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Education
L'enseignement malien dérive sur un fleuve de savoir asséché
Nadjib SELLALI : Combien d’élèves y a-t-il ici ?
Mémé Coulibaly : (Il esquisse un sourire) 551 élèves, il y a 247 filles pour 304 garçons, nous avons 6 classes de 70 à 100 élèves. Pour chaque classe de niveau nous avons deux maîtres en double vacation, c'est-à-dire que l’un assure les cours durant la matinée et l’autre l’après midi. Avec une équipe pédagogique qui a entre 28 et 58 ans.
N.S : D’où viennent les financements de votre école ?
Introduire l'arabe à l'école : les danois l'ont fait, pourquoi pas nous ?
Nadjib SELLALI : Vous avez un enfant de 10 ans, pourquoi est-il important pour vous qu'il apprenne l’arabe ?
Abdelaziz : Même si nous utilisons majoritairement le français à la maison, l’arabe reste sa langue familiale et en plus comme tout autre apprentissage linguistique il peut s’en servir quand il va dans les pays du Maghreb en général. Et l’on ne peut pas nier que c’est une richesse.
Regard des lycéens de la FIDL
Depuis maintenant plusieurs années,
vous vous êtes mobilisés contre les réformes du gouvernement touchant à
l’éducation. En cette rentrée, avez-vous le sentiment que la situation
avance ?
Charlotte : Pour avoir été à la sortie des lycées distribuer des tracts, il y a à la fois une révolte, une colère mais en même temps, beaucoup de fatalisme. Les lycéens ne comprennent pas pourquoi ils sont si peu écoutés, alors qu’il demeure les principaux bénéficiaires des réformes.
Ouagadougou, symbole du chaos universitaire ouest africain
L’état de santé de l’université de Ouagadougou s’est considérablement dégradé un certain 17 juin 2008 au matin. Ce jour là, face à une marche d’étudiants des UFR SEA (Sciences Exactes Appliquées) et SVT (Sciences de la Vie et de la Terre), il leur fut opposé un dialogue atypique : gaz lacrymogènes, balles blanches et réelles, courses poursuites et débandade totale dans tout le campus. La conséquence de ce choix du raccourci de la violence fut la fermeture de l’université, le déguerpissement des locataires de cités U et la fermeture de tous les restaurants universitaires.
RASED supprimés = Non-assistance à enfance en danger ?
J'exerce dans un RASED (Réseau d'Aides Spécialisées aux Elèves en difficulté). Un RASED est un dispositif de l'Education Nationale créé en 1990 qui a deux missions pour lutter contre l'échec scolaire : la prévention et la remédiation des difficultés scolaires à l'école primaire. Les RASED ont remplacé les GAPP (Groupes d'Aides Psycho Pédagogiques) qui existaient depuis 1970 mais seulement sur quelques écoles "difficiles" urbaines. En 90, on a donc décidé d'implanter des RASED sur tout le territoire français pour que toutes les écoles puissent faire appel à eux.
Police partout, profs nulle part
Le lycée de Sarkozy n’a pas grand-chose avoir avec ce que nous imaginions : portiques, interventions policières dans les lycées, ghettoïsation, échec scolaire, enseignement à deux vitesses, compétition entre les lycées, violences scolaires utilisées à des fins sécuritaires et politiciennes… La liste est longue. Si le gouvernement pense que c’est avec bâtons, stigmatisations, boucs-émissaires, le tout sécuritaire, qu’il va éduquer, émanciper et former la jeunesse de notre pays, il se trompe.
EVOLUTION DES ZEP
1982 : Création de 363 ZEP et de 11625 emplois.
1990 : 557 établissements sont pris en compte dans la toute nouvelle politique de la ville.
1997 : 563 établissements et rappel des objectifs pédagogiques et l’obligation de pilotage.
1999 : 869 établissements deviennent Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP).
2003 : 911 établissements.
2006 : Création de 3 niveaux d’éducation prioritaire :