Introduire l'arabe à l'école : les danois l'ont fait, pourquoi pas nous ?

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Lundi, 16 Novembre, 2009
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Rentrée 2009, La Mairie de Copenhague veut introduire l’arabe comme deuxième langue étrangère après l’anglais au même titre que l’anglais, l’allemand ou le français. La France est loin de partager cette initiative, résultat les mosquées se chargent de cet apprentissage. Abdelaziz et Houria sont parents de quatre fils. Leur petit dernier, Yanis âgé de 10 ans, apprend l’arabe à la mosquée de Goussainville (95) faute d’enseignement de la matière dans son école...

 Nadjib SELLALI : Vous avez un  enfant de 10 ans, pourquoi est-il important pour vous qu'il apprenne l’arabe ?

Abdelaziz : Même si nous utilisons majoritairement  le français à la maison, l’arabe reste sa langue familiale et en plus comme tout autre apprentissage linguistique il peut s’en servir quand il va dans les pays du Maghreb en général. Et l’on ne peut pas nier que c’est une richesse.

Houria : Pour compléter les propos de mon mari, j’ajouterai que l’apprentissage de la langue arabe fait également parti de son identité. Ça participe à ce qu’il n’oublie pas ses origines, beaucoup trop d’adolescents et d’enfants connaissent une perte d’identité par ce qu’ils ne connaissent pas leurs origines. On ne peut pas dire à un enfant français d’origine étrangère : « tu es français point. ». On se doit de reconnaître les origines culturelles de chacun.

 

N.S : Et toi Yanis pourquoi c’est important pour toi ?

Yanis : Parce que ça me permet de communiquer plus facilement quand je voyage pendant les vacances, ça facilite les rencontres. Parfois j’utilise l’arabe pour échanger quelques mots avec des copains sur le chemin de l’école.

 

N.S : Est-ce que c’est le rôle de la mosquée d’apprendre l’arabe selon vous ?

Houria : Non la mosquée est là pour apporter un enseignement religieux, comme le catéchisme s’enseigne à l’église. Il est essentiel de différencier les enseignements. L’idéal serait que l’école, et ce dés, la primaire, enseigne l’arabe pour ceux qui le souhaite et que la mosquée se cantonne à la découverte de l’islam. Je ne suis pas trop pour la confusion des genres mais aujourd’hui nous n’avons pas d’autre choix. L’arabe n’est pas enseigné à l’école de notre fils alors que l’on aurait aimé que des cours soient dispensés par l’Education Nationale.

Abdelaziz : Ayant été moi-même professeur d’arabe, je suis évidemment favorable à ce que l’école républicaine et laïque propose cette langue dans leur programme scolaire. Mais je voulais préciser que ce n’est pas parce que  les enfants vont à la mosquée pour apprendre l’arabe qu’ils deviennent de petits fanatiques religieux en puissance. Yanis à la chance d’avoir des parents qui sont très impliqués dans son éducation scolaire, ma femme est déléguée de parents d’élèves depuis des années et nous n’accepterions aucun débordement. Nous restons donc  toujours vigilents à ce qui est enseigné à notre enfant à la mosquée.


N.S : En tant qu’ancien enseignant, quel regard portez-vous sur la qualité d’apprentissage qui est apporté à votre fils dans cette mosquée?

Abdelaziz : Je reconnais personnellement que l’apprentissage que suit mon fils est de bonne qualité parce qu’il s’agit de la découverte de la langue. Ils apprennent les bases de l’arabe littéraire comme il aurait dû l’apprendre à l’école, justement adapté à leur âge et sans dimension religieuse.  La découverte des sourates se fait à part du cours linguistique.

 

N.S : Vous ne trouvez pas qu’il est dommage, pour votre fils, d’apprendre dans des conditions qui font qu’il n’y a aucune reconnaissance institutionnelle de cet apprentissage ? Car l’enseignement de l’arabe donné à la mosquée n’amène pas à une certification ou une reconnaissance quelconque des acquis….

Houria : Disons qu’aujourd’hui notre enfant n’a que 10 ans donc ce n’est pas trop génant. Par contre si demain il souhaite poursuivre et  approfondir ses connaissances de la langue arabe, nous choisirons un établissement scolaire qui lui permette de le faire même si ça doit se faire dans une école privée.


N.S : Est-ce que vous comprenez pourquoi, la France est aussi réfractaire à proposer l’apprentissage de l’arabe dans ses écoles, au même titre que l’anglais  alors que le Danemark, comme d’autres pays européens sont beaucoup plus ouverts à la question?

 Houria : Je pense que malheureusement, trop souvent encore, des amalgames se font  entre apprendre  la langue arabe et son contexte culturel riche, et l’apprentissage  de l’islam qui souffre par ailleurs de nombreuses stigmatisations obscures. Si l’Education Nationale ouvrait un peu plus ses portes à l’apprentissage de cette langue, il y aurait un meilleur contrôle de ce qu’on apprend aux enfants. Je vous avouerai que je ne comprends pas cette réticence.

Abdelaziz : J’invoquerai la notion de peur. Dans le contexte géopolitique actuel, tout ce qui est arabisant fait peur et il ne faut pas que la France cède à cette peur. Il est important que les parents qui souhaitent que leurs enfants apprennent l’arabe à l’école, se manifestent dans le respect des moyens qui sont mis à notre disposition comme pour la défense de n’importe quel autre droit.

 

 

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