L’école : l’avis des lycéens.

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Samedi, 28 Février, 2009
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Classes surchargées, carte scolaire supprimée, profs non remplacés : que pensent les lycéens de l’école ? Loubna Meliane a poursuivi la discussion avec Mohamed, 18 ans, d’Aubervilliers et Lucas, 16 ans, du Ivéme arrondissement de Paris en sortant d’une projection d’ Entre les murs.


C’est quoi la journée type d’un lycéen ?

Lucas : C’est chiant !!! On se lève tôt car souvent on doit prendre les transports en commun. En cours, on est assis, on écoute le prof, on prend des notes, en fonction des cours on participe plus ou moins, on échange. Ça ne se passe pas vraiment comme dans le film, où tout le monde raconte sa vie, même dans les cours où la parole est plus libre, ce n’est pas à ce point-là et surtout ceux qui veulent parler ensemble, s’installent côte à côte, pas chacun à l’autre bout de la classe.

Si vous aviez la possibilité d’améliorer vos conditions de lycéen, qu’est-ce que vous changeriez ?

Lucas : Commencer plus tard !!! (rire)

À vous entendre, on a l’impression que tout se passe bien. Pourtant l’année dernière, les lycéens se sont mobilisés. Alors pourquoi ?

Lucas : Dans ce cas-là, ce n’est pas ce qu’on apprend en cours qui est remis en question, c’est comment sont agencés les cours qui pose problème. On s’était mobilisé sur cette question parce qu’apprendre dans une classe à 25 ou dans une classe à 35 c’est pas du tout la même chose. L’an dernier, dans ma classe, on était 33, on parlait tout le temps, sur une heure de cours, on était concentré seulement une demi-heure. Et cette année, nous ne sommes plus que 24 et ça n’a vraiment plus rien à voir.

Mohamed : Moi, cette année aussi, je la vois la différence ! L’année dernière j’étais dans une classe de 20, l’ambiance était au travail, on était efficace sur une heure entière. Cette année, nous sommes 35 et c’est très différent, on parle, on discute, on est beaucoup moins concentré. Finalement ce n’est pas le fond mais c’est plutôt la forme qui est problématique.

Lucas : Il faudrait revoir la méthode d’apprentissage. Il y a un tel écart entre les niveaux des élèves que certains sont complètement largués en cours. Dans la même classe, on peut passer de 4 à 17 de moyenne. Comment expliquer de tels écarts de niveau ?

Lucas : Les profs ne peuvent pas s’adapter à tous les niveaux, il faut quand même pouvoir avancer. De toute façon ils avancent au rythme de la majorité de la classe, les meilleurs s’ennuient et ceux qui sont en difficulté sont largués.

Mohamed : Les profs ont un programme à suivre, donc ils le font. Il n’est pas question pour eux de retarder la classe, sinon année après année on va cumuler les lacunes.

Mais comment faire pour se remettre à niveau quand on est largué ?

Mohamed : Les enseignants peuvent nous aider plus facilement lorsque nous sommes en demi-groupe ou lors de cours réservés à l’aide individuelle. Cette rentrée scolaire est marquée par la suppression de plus de 11000 postes. Est-ce que vous en subissez les conséquences ?

Mohamed : Oui j’ai bien vu la différence. Comme je l’ai déjà dit, l’année dernière nous n’étions que 20 élèves, cette année nous sommes 35. Et malheureusement, c’est la même chose pour toutes les autres classes, les effectifs ont augmenté.

Lucas : Dans mon lycée, il y a trois classes de première ES : une à 37 et deux à 25. Mohamed : Ce n’est pas très équilibré comme effectif.

Comment faire pour permettre à tous les jeunes d’avoir accès aux mêmes chances ?

Mohamed : Pour les jeunes de banlieue et ceux qui vivent à Paris ce n’est pas exactement la même chose. Lorsqu’on vient du 93, on part avec un handicap.

Lucas : Je ne suis pas de ton avis, là par exemple on est dans le XIXe, c’est un arrondissement qui connaît de grosses difficultés. Il ne faut pas réduire Paris au XVIe arrondissement, il existe malheureusement aussi des établissements qui manquent de moyens sur Paris.

Il n’a pas tort Mohamed, lorsqu’il dit qu’il part avec un handicap parce qu’il habite le 93.

Lucas : C’est vrai, mais il ne s’agit pas seulement du 93 mais également de ses origines, il peut y avoir, et discrimination géographique, et discrimination raciale. Pour en revenir à la question de l’égalité des chances, il faudrait redéployer les moyens de façon plus équitable en renforçant les efforts sur les lycées en difficulté, sans pour autant délaisser ceux qui ont de bons résultats.

Mohamed : Pour nous permettre de réussir, on a besoin de professeurs expérimentés. Plus un enseignant a de l’expérience, plus il maîtrise sa classe. On le voit bien, dès qu’un jeune prof sort de l’IUFM, on en profite, on le teste. On devrait donner une prime aux enseignants expérimentés qui font le choix d’enseigner là où c’est difficile car beaucoup préfèrent une fin de carrière pas trop épuisante.

L’assouplissement de la carte scolaire : vraie ou fausse solution pour lutter contre l’échec scolaire ?

Lucas : À mon avis, c’est une fausse solution, le chef d’établissement pourra choisir ses critères de sélection sans rendre de compte à qui que se soit, il deviendra le seul maître à bord et pour les parents, quel recours s’ils pensent que le refus n’est pas justifié ? C’est de cette façon qu’on va encore plus ghettoïser l’école. On va avoir des écoles d’élite et les autres.

Mohamed : Je viens d’un lycée en Seine-Saint-Denis, alors avoir la possibilité de choisir un autre établissement que celui de mon secteur pourquoi pas ? Mais j’ai vite compris que tout le monde ne pourra pas aller là où il le veut : les places seront limitées. L’assouplissement de la carte scolaire va juste creuser l’égard qui existe déjà entre les lycées car ce n’est pas nous qui choisissons notre lycée mais c’est lui qui nous choisit.

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