Regard des lycéens de la FIDL

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Jeudi, 17 Décembre, 2009
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Regard sur l’Education avec les lycéens de la Fédération Indépendante Démocratique Lycéenne, le syndicat lycéen.


Depuis maintenant plusieurs années, vous vous êtes mobilisés contre les réformes du gouvernement touchant à l’éducation. En cette rentrée, avez-vous le sentiment que la situation avance ?

Charlotte : Pour avoir été à la sortie des lycées distribuer des tracts, il y a à la fois une révolte, une colère mais en même temps, beaucoup de fatalisme. Les lycéens ne comprennent pas pourquoi ils sont si peu écoutés, alors qu’il demeure les principaux bénéficiaires des réformes.

 

Tristan : Voilà maintenant quatre ans, que tous les ans, nous manifestons contre les différentes réformes et suppressions de poste.

En réalité, les réformes c’est le même mécanisme que celui des suppressions de postes. Il s’agit de faire des économies. À partir du moment où l’on veut faire des économies sur notre éducation, il est normal que la jeunesse se révolte.

 

Maxime : Depuis nos différentes mobilisations, aucune réponse n’a été apportée aux inquiétudes que nous avons formulées. Et les suppressions de postes continuent avec comme conséquence des classes toujours autant surchargées.

 

Slimane : Le dialogue n’existe plus. On a d’un côté, le gouvernement qui est dans une logique « d’emmurement » et de l’autre côté, tout le corps enseignant ainsi que les étudiants, les lycéens et les collégiens. On est dans une logique d’affrontement qui ne peut pas être constructive.

 

Pourquoi ne pas relancer la piste du service civique volontaire après le bac ?

Tristan : Durant la campagne présidentielle, il a été question de service civique obligatoire ou volontaire qui, à mon avis, permettrait à des jeunes de reprendre confiance en eux en étant utiles à la société. Mais il faut qu’en contrepartie, l’Etat soit présent en termes de formation et d’expérience pour le jeune et cela sans pénaliser cette parenthèse par rapport à ses études.

 

 Et concernant le soutien scolaire ou l’encadrement pédagogique ?

Tristan : Sur la question du soutien scolaire, et cela malgré les avancées obtenues, on est encore très en retard. Par exemple, ont été créés les assistants pédagogiques, une sorte de « super surveillant ». Malheureusement, ça ne suffit pas. Il faudrait mettre en place un véritable service public du soutien scolaire.

 

Maxime : Le pire c’est qu’il y a une vraie demande car, aujourd’hui, les enseignants, par exemple, ne peuvent plus prendre de temps pour accompagner leurs élèves .

 

Massira : N’oublions pas le personnel encadrant dont l’effectif est de moins en moins important. Psychologue, assistante sociale, infirmière, tous ne sont pas forcément présents dans nos lycées.

 

Marouane : Il faut également un accompagnement : donner la pilule du lendemain sans aborder la question de la contraception ça n’a aucun sens.

Le manque de personnel encadrant c’est le terreau de la violence scolaire. Proposer comme solution des portiques de sécurité, une milice dans les lycées ou dans les écoles n’apportera pas de solution. Il faut renforcer l’équipe pédagogique du lycée, donner les moyens à cette équipe de pouvoir désamorcer les conflits.

 

Tristan : Il faudrait réfléchir sur la place du lycéen dans le lycée. En effet, aujourd’hui, il n’en est qu’un élément et qui a tendance à être abandonné. Pourtant, il y passe quand même 80% de son temps, pendant trois à six ans ! C’est donc à cet endroit, plus qu’un autre, qu’on a besoin de personnel d’encadrement.

 

Marouane : Lors de notre dernier rendez-vous avec Luc Châtel, il nous a confirmé que les portiques de sécurité allaient être spécifique aux lycées où la violence scolaire était importante. Une façon de plus, de stigmatiser et donc  ghettoïser encore plus certains lycées et en particulier ceux des ZEP car il s’agit bien d’eux dont on parle.

 

Massira : C’est une criminalisation de la jeunesse.

 

 

Et concernant la carte scolaire ?

Maxime : Désormais on en ressent bien tous les effets. Par exemple, cette année, trois milles lycéens parisiens n’ont pas trouvé d’affectation. Certains viennent de l’enseignement privé et souhaitent retourner dans l’enseignement public. Mais la plupart d’entre eux sont des lycéens d’enseignement professionnel sans affection. Plus une place de libre sur tous les lycées professionnels en région parisienne. Ils rajoutent uniquement quelques élèves par ci par là sans ouvrir de nouvelle classe.

 

Charlotte : C’est logique, lorsqu’il n’y a plus de contrainte chacun va là ou il le désire. La carte scolaire lorsqu’on l’a condamnée c’est parce qu’elle ne jouait plus son rôle  de mixité sociale, elle ne faisait qu’accentuer les discriminations. Il faut donc maintenir la carte scolaire mais cette fois-ci elle doit être évalué par un Observatoire National de la Mixité Scolaire.

 


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