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La Rédaction
« Dorénavant nul citoyen ne pourra être discriminé en raison de son adresse »
C’est historique ! « L’assemblée nationale reconnaît et sanctionne enfin les discriminations territoriales ». Aucune adresse ne pourra rougir, se cacher, avoir honte de la caricature qu’on lui prête. Au même titre que les 19 autres critères de discrimination (âge, appartenance sexuelle, origine ethnique, grossesse, patronyme, confession…), toute discrimination liée à l’origine territoriale est dorénavant condamnable sur ce seul critère.
Pour qu’ils ne renoncent jamais
C’est bien connu, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans »[1]. Quand on a dix-sept ans, on a des rêves, des espoirs, des envies, des désirs qui exigent de se réaliser tout de suite, de se concrétiser au plus vite. Dix-sept ans, ce n’est pas vraiment l’âge où l’on planifie, où l’on prévoit pour ne pas avoir à guérir. Souvenez-vous de vos dix-sept ans...
Chefs de travaux, partenaires particuliers
Des chefs de travaux dynamiques et motivés, nous en avons rencontrés. Souvent épargnés par le turn-over qui touche largement les établissements en ZUS, ils sont les indéboulonnables, ceux qui voient passer les élèves de la seconde au bac pro, ceux qui les connaissent par leur prénom, ceux qui sont en relation avec les familles et ceux qui pallient, parfois comme ils peuvent, aux manquements de l’administration. Des partenaires sur lesquels l’action SOS Stage ne néglige jamais de s’appuyer pour mener sa mission à bien.
La rédaction
Stages en entreprise : panne d’ascenseur
Chercher une entreprise susceptible de proposer un stage lorsqu’on a quinze, seize, dix-sept et même dix-huit ans et qu’on est livré à soi-même, sans réseau, parfois sans outils, ce n’est pas la chose la plus facile, ni la plus motivante qui soit. Selon les témoignages que nous avons récoltés au cours de l’action SOS Stage, les élèves issus d’établissements situés en ZUS (zone urbaine sensible) sont souvent discriminés.
Le Sujet Tabou
Ils sont une quinzaine. Il y a une heure que cette réunion a commencé. Mais c'est maintenant que les langues se délient : « L'autre fois, on n'a vraiment pas apprécié ». Ils se sont sentis blessés. Pire : arnaqués ! Depuis « nous sommes un peu méfiants avec les... » m'avoue le proviseur Monsieur Solmy, toujours d'un calme olympien avec moi mais que le sourire en coin dissimule mal la possibilité de la colère.
Le désengagement qui rend Zéro
Un lycée professionnel est un terrain fertile pour la démotivation. Pas seulement pour les élèves qui y viennent, souvent mal orientés, ou déjà habités par un fatalisme qui vous coupe l'herbe sous le pied. Pas seulement pour ceux qui reçoivent un enseignement, mais aussi pour ceux qui le délivrent. Rares sont ces professeurs qui ne semblent pas avoir le visage dessiné par des traits tirés par l'ennui, la lassitude, ou je ne sais quel autre argument pour justifier un certain désengagement.
Des stages pour tous
Prendra-t-on un jour la mesure de la formidable machine à insérer qu’est le dispositif SOS Stage ? Nous pouvons en parler avec d’autant plus de légitimité que nous avons été, pendant trois ans, au cœur des rouages de cet édifice tout en complexité, en connectivité, en réactivité et parfois aussi en réaction. Réaction contre les dysfonctionnements relationnels entre adolescents et adultes, entre personnel pédagogique et élèves, entre patrons et stagiaires.
SOS Stage, qu’est-ce que c’est ?
Le Gâchis de la Mal-Orientation
On n'est peut-être pas sérieux quand on a 17 ans, mais on a des rêves, parfois, qu'on croit pouvoir rattraper un jour. C'est le cas de Noémie. Elle aura 17 ans à la fin de l'année scolaire. Elle est souriante, pleine de vie comme on dit. Et elle est sûre de ses choix. En gros, pas désespérée pour un sou, si cette année elle est élève en secrétariat dans un lycée pro, une année perdue ? C'est pas grave : elle est de passage. Et rien que de passage. Oui, Noémie, elle, ce qu'elle veut faire ? C'est devenir coiffeuse. Mais, qu'est-ce qu'elle fait ici alors ?
Comme un ghetto dans ma tête
« Il n'y a que les gens comme moi ici » dit avec une certaine amertume, pour ne pas dire un certain dégoût Lionel. Il a 16 ans. Il est élève au lycée professionnel de Pavillons sous-bois. Je regarde autour : dans la cour des adolescents comme lui effectivement, des garçons, parfois des filles. Mais je ne comprends pas. Que veut-il dire par « comme moi » ? « Bah ils sont comme moi, on est tous pareils ».