Samuel Thomas »
Samuel Thomas
Ce qu'il faut faire : Faire de l’égalité une réalité !
Je voudrais pointer une chose essentielle : la bataille sur l’égalité. Cela a été rappelé : la bataille de 83 qu’on appelle la Marche des Beurs, était une bataille pour l’égalité. Le principe de se battre au nom de ce principe d’égalité, on en a fait le leitmotiv de ce que vous pouvez voir comme document aujourd’hui, à savoir faire de l’égalité une réalité. On dit que les banlieues sont surfinancées ; les ZEP sont surfinancées. Pourquoi continuent-ils de nous poser des problèmes alors qu’ils bénéficient de discrimination positive ?
Ce qu’il faut faire : Donner 30% de profs en plus aux établissements de ZEP
Si on ramenait simplement la dépense publique par enfant de ZEP à égalité avec la dépense publique par un enfant du centre ville, on mettrait 30 % de profs en plus, si on n’arrive pas à leur imposer aux enseignants expérimentés, d’aller là bas, il suffit d’en mettre 30 % et de faire 30 % de professeurs en plus, ce n’est pas de la discrimination positive ; c’est de l’égalité de traitement. Pour tout, c’est ainsi.
Etat des lieux du ghetto : On envoie les professeurs débutants en ZEP
On dit, on donne plus dans les ZEP. On va donner 2 % de plus au budget d’un collège cela veut dire qu’on donne plus pour les habitants des collèges en ZEP. Je voudrais juste pointer une chose : la dépense de l’Education nationale pour un élève de ZEP est 30 % inférieure à celle pour un élève d’un autre collège. Pourquoi ? Parce que le professeur qui va en ZEP y va en début de carrière. Dès qu’il a atteint un certain âge, un certain nombre de points, il peut choisir d’aller ailleurs. Donc, nous avons les professeurs débutants dans les ZEP.
20 ans après la Création des Maisons des potes, où en est la jeunesse des quartiers ?
Que d’émotions!
Médina Koné:
Je suis un peu émue, parce que j’ai connu la Fédération dans les années 90. J’étais une simple militante associa- tive, puis j’ai vu l’association grandir. Vingt ans, ce n’est pas rien. Chaque année était une victoire ; chaque année, c’était un pas, une lutte. Vous allez voir que beaucoup de choses ont été faites et qu’il reste encore beaucoup de combats à mener pour les années à venir.
Quartiers: L’heure des comptes
Durant ces 20 dernières années, là où l’État était défaillant, les maisons des potes ont mis en place des actions de solidarité parce que la loi du ghetto ne saurait être une fatalité. Mais jamais les moyens financiers suffisants n’ont été donnés par l’état au monde associatif pour qu’ il puisse se développer en toute indépendance des pouvoirs locaux. Beaucoup d’associations sont mortes et celles qui mobilisaient la population autour de revendications ont souvent été muselées.
Affaire Adecco-Restauration : Pourquoi une telle lenteur de la justice ?
Lors de l’enquête de nombreux permanents de l’agence ADECCO-Restauration avaient pourtant avoué avoir systématiquement procédé au fichage « racial » de plusieurs centaines d’intérimaires avec le code PR4 et avoir reçu l’ordre de leur hiérarchie d’obeir aux ordres des clients qui réclamaient des « BBR ». Par ailleurs, au point de départ, les preuves matérielles de ces infractions avaient été fournies par un huissier de Justice, et par un inspecteur du travail.
Victoire de SOS Racisme, devant la Cour de Cassation, contre L’Oréal, Adecco ET Ajilon
Cette condamnation confirme qu’il est possible de faire condamner le client, donneur d’ordre de discrimination, même si la consigne était orale et que la « trace » écrite de la sélection discriminatoire a été retrouvée uniquement au sein de l’agence d’intérim ou au sein de la société prestataire. Les entreprises qui commanditent des discriminations, de manière orale, aux agences d’intérim ou à l’ANPE doivent savoir que la justice n’est pas dupe et qu’ils encourent la même condamnation que L’Oréal.
Force de propositions !
27 ans après la grande « marche pour l’égalité », dans toute la France, les habitants des quartiers populaires réclament davantage de justice, de lutte contre les discriminations, de formations qualifiantes, de moyens en faveur de l’éducation, du logement, de la culture, et des associations pour faire de l’Égalité une réalité.