Edito »
Quartiers: L’heure des comptes
Durant ces 20 dernières années, là où l’État était défaillant, les maisons des potes ont mis en place des actions de solidarité parce que la loi du ghetto ne saurait être une fatalité. Mais jamais les moyens financiers suffisants n’ont été donnés par l’état au monde associatif pour qu’ il puisse se développer en toute indépendance des pouvoirs locaux. Beaucoup d’associations sont mortes et celles qui mobilisaient la population autour de revendications ont souvent été muselées. Dans le même temps les quartiers étaient toujours frappés par l’échec scolaire et le chômage de masse, tandis que la violence tissait sa toile sur des territoires en manque d’éducateurs et de police de proximité. C est le sombre bilan que nous avons fait ensemble le 4 juin au stade de France lors de nos rencontres nationales.
Ni rire, ni pleurer mais comprendre
De quoi désespérer c’est sûr mais en nous retrouvant si nombreux, venus de 40 villes différentes nous avons réalisé que nous étions une force, toujours jeune et bien vivante et que nous ne devions plus nous en laisser conter.
Nous ne pouvons plus accepter du gouvernement qu’il prétende que les habitants des quartiers populaires bénéficieraient d une discrimination positive au titre des ZEP ou de la politique de la ville, alors même qu’ils ont droit à une école et à des services publics au rabais. Nous devons exiger de l’Etat qu’il fasse de l’égalité une réalité !
Nous ne pouvons plus accepter que la jeunesse des quartiers soit considérée comme une menace pour notre société dont les entreprises, l’Éducation nationale, la police, les organismes HLM devraient se protéger en les reléguant dans des Zones sous contrôle.
La France doit tendre la main à cette jeunesse qui a violemment envie d’apprendre, à cette jeunesse qui a violemment envie de travailler. Tel est le sens de la campagne que lance la fédération nationale des maisons des potes et que nous vous invitons à déployer avec nous. L’avenir de la France et de la République passe par cette jeunesse. Ensemble nous devons renouveler la promesse de nous battre pour elle.
Samuel Thomas,
Président de la Fédération Nationale des Maisons des Potes.
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