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Fatimata Ndiaye et Zitouna Idir: deux testeuses de République
A la recherche d’un logement privé, Fatimata NDIAYE, jeune salariée parisienne, a contacté par téléphone une propriétaire ayant un appartement à louer. Avant d’émettre une certaine remarque sur la consonance du nom de son interlocutrice, la propriétaire lui a indiqué que l’appartement était libre.
Peu de temps après, Madame NDIAYE prend à nouveau contact avec cette propriétaire afin d’obtenir davantage d’informations sur l’appartement. Cette dernière lui rétorque alors que le local n’est plus disponible.
Hamou et Kouame : avec et sans testing, la justice condamne !
Poursuivie en justice, la gérante de l’agence avait indiqué qu’elle ne faisait qu’obéir aux consignes du propriétaire. Cette tentative de justification n’a pas fait mouche, ni auprès du parquet ni auprès du juge, qui ont reconnu l’existence d’une discrimination raciale à la location.
Ainsi, en mars 2003, chacun des discriminateurs a été condamné à une amende de 3.000 euros et au paiement de la somme de 1.000 euros à Malika Hamou au titre des dommages et intérêts, en plus des frais d’avocats.
Discriminations en discothèque : retour sur une grande victoire
Le testing est un outil de lutte contre les discriminations car il est le seul qui permette de fournir une preuve de discrimination reconnue par la loi. Cependant, celui-ci est en réalité très peu accepté par les magistrats qui le plus souvent estiment qu’il ne crée pas une preuve à part entière.
Pourtant l’affaire que nous relatons ci-après va à contre-courant de cette tendance et montre qu’il est possible de faire condamner quelqu’un qui discrimine grâce au seul testing.
Affaire miléguy : pas de languede bois sur la discrimination à l’emploi
Au début septembre 1999, Monsieur Bouamaza avait rendez-vous avec son conseiller d’insertion Monsieur Lahcine, à la mission locale. Bonne nouvelle : l’ANPE avait transmis une offre d’emploi de la société Miléguy pour un poste d’aide menuisier. L’annonce stipulait qu’une petite expérience était nécessaire. Fort de ces compétences, Monsieur Bouamaza déposa sa candidature et pris rendez-vous avec M. Lafay pour le 8 septembre 1999.
L’expérience judiciaire grenobloise en matière de testing
Tout d’abord, il convient de mettre en évidence que le premier testing téléphonique à l’embauche fût organisé à Grenoble. En l’espèce, il s’agissait de prouver la discrimination du patron de la Menuiserie Mileguy à Noyaret, en Isère. Le patron de la dite société avait publié une offre d’emploi pour un poste d’aide menuisier. L’ANPE avait transmis cette offre d’emploi à un conseiller d’insertion à la mission locale, lequel avait trouvé un candidat potentiel.
Le testing, une arme de destruction massive
La première vertu du testing est d’établir de manière flagrante qu’un employeur, un bailleur ou un videur opère un tri en fonction de l’origine de la personne ou même en fonction de son sexe, de son âge ou de son apparence.
La preuve ainsi recueillie peut permettre de faire condamner l’infraction mais elle sert aussi aux observatoires, aux scientifiques de mesurer l’ampleur des discriminations. De grandes entreprises comme Casino ont ainsi eu l’audace de procédé à un autotesting scientifique.
Testing à l'emploi, Première !
2006 : le Bureau International du Travail (BIT) commande une étude sans précédent à l'association ISM Corum, basée à Lyon. En quelques mois, l'association se charge d'organiser des testings à l'emploi dans six régions de France, autour de Lille, Paris, Lyon, Marseille, Nantes et Strasbourg. Un défi qu'ISM Corum relève avec engouement. « C'était une grande première en France. L'organisation a été énorme. Il a fallu louer des locaux partout en France, recruter des comédiens acceptant de démarcher les entreprises, embaucher des superviseurs...
Intreview croisée « Testing Hervé Bedou, Abdoulaye Marega, Monsieur Cissé »
Médina Koné : Comment avez-vous subi la discrimination ?
Hervé Bedou : J’ai répondu par téléphone à une annonce parue dans le Parisien. La société Arès cherchait des agents de sécurité pour l’aéroport de Roissy Charles de Gaulles. L’entretien téléphonique a tourné au vinaigre lorsque la recruteuse m’a dit qu’une carte d’électeur (induisant la nationalité française ndlr) était obligatoire pour avoir le poste. »