Edito »
Une jeunesse abandonnée ?
Mais comment en sommes nous arrivé là ? Comment peut-on dans un pays qui accorde à l’éducation le premier budget de l’Etat, accepter que notre système éducatif reproduise aussi fortement les inégalités sociales ?
Si, ces dernières années, des initiatives ont été prises pour donner des perspectives aux plus « méritants » des élèves en ZEP, la majorité des autres jeunes des « collèges ghetto » a été programmée pour atterrir sans grand enthousiasme en lycée d’enseignement professionnel. Dans ces filières, la réussite passe de plus en plus par l’obtention de stages qualifiants en entreprise. Mais ce pari sur l’implication d’entreprises « citoyennes », l’Etat et les régions semblent l’avoir fait sur le dos de jeunes qui sont bien souvent abandonnés à la dureté du monde de l’entreprise.
Pour que personne ne soit oublié au bord du chemin, la Fédération Nationale des Maisons des Potes, réclame au Ministère de l’Education Nationale 30% d’enseignants en plus dans les ZEP pour permettre une diminution de 30% du nombre d’élèves par classes.
Cette revendication est légitime. En effet, elle permettrait de compenser le fait que les enseignants des écoles en ZEP, majoritairement débutants, coûtent en moyenne 30% moins cher à l’Etat que ceux qui, plus expérimentés, enseignent dans les établissements « ordinaires ». Il s’agit là simplement de rétablir l’égalité de traitement.
La Fédération Nationale des Maisons des Potes demande aussi aux régions qui partagent avec l’éducation nationale la tutelle sur les lycées professionnels de tout faire pour qu’au
cun jeune ne soit « laissé sur le carreau » sans lycée, sans formation. Les régions doivent par ailleurs soutenir financièrement les associations de terrain qui aident les lycéens à trouver des stages qualifiants en entreprise.
A ce propos, à l’heure ou nous bouclons ce « Pote à Pote », nous venons d’apprendre que la région Ile de France venait d’annuler son financement de la "Plate Forme Internet d'accès aux stages sans discrimination », que nous mettions au point pour bénéficier à plus de 500 jeunes de Villiers-Le-Bel (95) dès cette année.
C’est un sale coup porté par de quelques cyniques bureaucrates qui misent la mort des structures associatives indépendantes des pouvoirs publics, mais soyez sur que nous ne nous laisserons pas faire car l’avenir de centaines de jeunes en dépend. Il n’est pas question pour nous de les abandonner à leur triste sort.
Samuel Thomas
Président de la Fédération Nationale des Maisons des Potes
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