Mamane, une mémoire venu d'Agades

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Vendredi, 23 Avril, 2010
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Comédien et chroniqueur chaque matin, sur RFI, Mamane nous reçoit dans son bureau de la Maison de la Radio pour nous plonger dans les mémoires d’Agades (Niger), là où il est né.

 “Au Niger, de ce que mon père m’a transmis, l’espoir qui habitait tous ces gens, pendant cette période de décolonisation, était un espoir de liberté et de souveraineté de leur pays, ils voulaient être libres chez eux.
Il est facile d’imaginer la frustration de ne pas jouir de cette liberté de conduire son existence, de circuler librement... Tout était régi par une force d’occupation, par une autorité coloniale française qui pratiquait un colonialisme ultra présent et directif, comparativement aux anglo-saxons, qui avaient pour méthode « l’indirect rule » (les anglais intervenait de l’extérieur du pays, ils déléguaient à des cadres locaux les directives à suivre).

Les français faisaient table rase de la culture locale en passant par une introduction en masse de ses colons à tous les postes des différentes classes sociales en éradiquant les langues locales et en instaurant le français comme langue nationale. Personne n’avait le droit de s’exprimer en dehors de cette langue, les tenues vestimentaires devaient s’occidentaliser ainsi que la nourriture, tout devait ressembler aux us et coutumes du colon français.
Les quelques personnes, à la tête bien faite, qui ressentaient cette oppression ont fait monter, peu à peu, leur désir de liberté au même titre que les résistants français, face à l’occupation allemande, même si l’on ne veut jamais faire le parallèle…
Brimades et massacres illustrèrent le quotidien de ses combattants africains qui ont lutté pour la liberté de leur peuple et de leur pays comme à Sétif (Algérie, massacre du 11 mai 1945), au Cameroun, à Madagascar ou encore, à Agades au Niger.

Gaossen était un résistant touareg craint par les autorités coloniales qui soupçonnaient les cadres du village de soutenir ce rebelle, c’est ce qui a valu aux villageois d’Agades d’avoir été massacrés pendant leur prière à la mosquée par l’armée française.
C’est quelque chose qui est encore présent dans la mémoire des gens et j’en fais justement actuellement le sujet de mon documentaire grâce aux témoignages que je récolte. Il y a des historiens français et nigériens qui ont écrit sur le massacre d’Agades et je veux remettre un peu de lumière là-dessus en m’intéressant à tout ce qui s’est passé à cette époque. Dès que le sujet de l’empire coloniale français est abordé sous l’angle de ces massacres et des résistants africains qui y ont fait face, on  vous accuse en France de faire de la concurrence mémorielle ou  alors de trop vouloir remuer le passé. Alors qu’il s’agit juste de rétablir des faits historiques qui ont eu lieu en Afrique sous la colonisation, et je relate ces faits sans haine de la France.

Lorsque que l’on enseigne l’histoire de l’occupation de la France par les Allemands aujourd’hui, il ne s’agit pas diffuser de la haine à l’égard des allemands, il est juste question d’enseigner l’histoire, alors pourquoi le doute de « l’anti français » plane-t-il au dessus des africains lorsqu’ils s’expriment sur la colonisation… ?

Il n’y a pas plus de haine aujourd’hui entre la France et l’Allemagne qu’il n’y en aurai entre la France et les pays africains. Je pense que notre jeunesse française a aujourd’hui besoin qu’on lui parle de cette histoire, que les gens apprennent et assimilent cette histoire pour une meilleure compréhension de l’autre, voir une meilleure compréhension de soi. L’Afrique a une histoire qui doit être dévoilée aux jeunes africains mais aussi à la face du Monde afin d’éviter tout discours, comme celui du président Nicolas Sarkozy à Dakar, qui fut un crachat au visage des africains.
Il faut que les historiens africains racontent l’histoire du continent, il faut qu’ils publient sur l’histoire de la colonisation, il faut que le lion raconte aussi la partie de chasse pour que ce ne soit pas uniquement la version du chasseur qui soit assimilée.”

Propos recueillis par Nadjib SELLALI

Retrouvez Mamane au Lavoir Moderne Parisien pour son spectacle Mamane malmène les mots

Infos : sur www.myspace.com/mamanehumoriste. Rens : 01.42.52.42.63

 

Propos recueillis par Nadjib SELLALI

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