Du combat politique pour l'égalité aux revendications des indépendances

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Vendredi, 23 Avril, 2010
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 L’émergence d’une union d’élites politiques africaines, venue de la société civile, comme des hautes écoles française marquera un grand tournant dans l’histoire des indépendances tant par les acquisitions de droits qu’elle a pu acquérir à l’égard d’une France coloniale affaiblie que par sa son idéal universaliste africain.

Tout comme l’Angleterre, au lendemain de la 2nde guerre mondiale, les peuples colonisés sont face à une France détruite, affaiblie économiquement, politiquement et lourdement dévaluée sur la place internationale au détriment d’une Amérique et d’une union soviétique devenues leaders mondiaux anticolonialiste. C’est  dans ce contexte qu’émerge un souffle international de libération du joug colonial motivé, en France, par les communistes et radicaux socialistes. Côté africain, soldats et intellectuels engagent le pas.  Dés 1945, Fily Dabo Sissoko, Sourou Apithy, Felix Houphouët Boigny, Liamine Gueye, Jean-Felix Tchicaya  et d’autres auront conscience qu’une union universaliste africaine devra être créée pour conquérir leurs droits à l’égalité.

Cette vague anticolonialiste s’éveilla dès la démobilisation des troupes d’Outre Mer à la veille de la victoire face à l’occupation fasciste allemande. Car c’est en participant à la libération des pays européens du nazisme que les peuples colonisés ont pris conscience qu’ils participaient à leur propre émancipation. Cela ne laissera pas indifférents les colonisateurs et encore moins les officiels français qui prendront les devants en organisant la conférence de Brazzaville du 30 janvier au 8 février 1944 ; dans l’objectif de créer un rapport nouveau entre la France et ses colonies. Il en sortira quelques promesses du Général de Gaulle, comme celle d’une participation des indigènes à leurs propres affaires excluant bien entendu tout « self gouvernement » et la suppression du travail forcé présenté par Houphouët Boigny (seul noir accepté à la table des négociations) qui ne sera adopté que le 11 avril 46. Cependant, en France comme en Afrique,  la poussée des forces démocratiques  font plier le gouvernement provisoire sur la représentation des colonies aux Assemblées Constituantes.

Appuyés par une majorité de la Gauche à l’Assemblée et des nombreux  mouvements de grèves des métallurgistes, des postiers, des employés de commerces et autres travailleurs en janvier 46, les élus africains sautent sur l’occasion pour faire adopter des dispositions législatives qui ouvrent des brèches importantes dans la politique coloniale comme : l’extension du droit de vote, l’abolition du travail forcé : Loi Houphouët Boigny, l’attribution de la citoyenneté à tous les ressortissants de l’Union (7 mai 1946) avec la Loi Liamine Gueye-Député du Sénégal.

Mais la Constitution de 1946, qui assure la main mise de la France sur ses colonies, sera l’élément déclencheur pour les élus africains pour lancer le Congrès constitutif du Rassemblement Démocratique Africains (R.D.A) le 19 octobre 1946 à Bamako. Cette instance se tiendra devant 800 délégués venus des quatre coins des colonies françaises d’Afrique. C’est ainsi que le député à l’Assemblée constituante française Houphouët Boigny  est promu président de la RDA, en ayant comme vice-président le député du Soudan-Niger Fily Dabo Sissoko et les députés Sourou Migan Apithy, Jean-Félix Tchicaya, Gabriel d’Arboussier ainsi que le député du Soudan français Mamadou Konaté. Plus que jamais, ces leaders politiques sont déterminés à prendre le destin africain à bras le corps. Constituée, la RDA adopte dans la foulée une résolution générale qui « dénonce le recul imposé par une constitution assimilatrice (Constitution de 46) et se prononce formellement pour une union librement consentie, fondée sur l’égalité des droits et des devoirs ».  Dans le même élan, la RDA décide d’amener son idéologie anticoloniale dans le cadre constitutionnel en militant sous l’étiquette communiste. Ce choix les mènera à leur perte lorsque le P.C.F ne fit plus parti du gouvernement. Les conséquences seront lourdes pour Houphouët Boigny et ses compagnons : isolement parlementaire, persécution des militants de la RDA en Afrique, arrestations massives… Cela étant, la création de la R.D.A marquera profondément l’histoire coloniale française. La force d’une Union universaliste, comme arme de résistance et de lutte pour l’égalité, n’était que l’ébauche d’une élite politique africaine en devenir qui n’hésitera plus à faire vaciller l’empire colonial français pour acquérir ses droits et défendre ses devoirs.

   Nadjib SELLALI  

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