Un voile raciste cache l’absence de politique sociale

En avril dernier, le premier ministre britannique, David Cameron, déclare lors d’un déplacement à Ipswich, une ville du sud de l’Angleterre, que des restrictions des droits sociaux aux immigrés européens et non européens vont être mises en place. Le leader du parti conservateur durcit sa politique alors que monte en puissance le parti politique anti-européen UK Independance Party (UKIP). Pour ce chef du gouvernement, l’accès aux services publics « doit être quelque chose que les immigrants gagnent et non un droit automatique ». Ces restrictions concernent les indemnités de chômage, l’accès aux logements sociaux ainsi que les remboursements des frais de santé. « Sous ce gouvernement, il y aura toujours l’introduction de contrôles transitoires quand un nouveau pays rejoint l’Union européenne comme nous l’avons vu avec la Bulgarie et la Roumanie et comme nous le verrons avec la Croatie cette année » développe le dirigeant des conservateurs. L’administration Cameron annonce qu’un nouveau critère sera établi dans l’accès au logement social : entre deux et quatre ans de résidence dans le pays avant de pouvoir y prétendre. Les différentes associations ou chercheurs interrogés par The Guardian révèlent que cette annonce stigmatise les immigrés, exagère la portée du problème et lance des rumeurs alarmistes sans fondement. En effet, le 10 Downing Street a d’abord affirmé que le nombre de logements sociaux accordés aux immigrés avait augmenté de 40% entre 2007 et 2008, puis entre 2011 et 2012 avant d’admettre qu’il n’avait en fait augmenté que de 9% dans la totalité du parc. Sarah Mulley, directrice associée de l’institut de recherches des politiques publiques, dénonce ce type de propos : « Les politiciens devraient faire attention à ne pas nourrir les peurs qui ne sont pas basées sur des faits. La grande majorité des immigrés logent dans le parc locatif privé ».
Lamia Dzanouni
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