Abdel Hafed Benotman ou l'envolée d'un corps incarcéré

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Lundi, 16 Août, 2010
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Abdel Hafed Benotman est un ex-taulard, devenu brillant écrivain, un homme d’une grande richesse qui, à travers la résonnance de sa voix, nous livre son regard sur la prison…


Nadjib SELLALI : Dans votre livre Marche de nuit sans Lune aux Editions Rivages on peut lire cette phrase : « Les juges traitent des affaires d’hommes jamais des histoires d’hommes ». Quel regard portez-vous sur les magistrats ?

Abdel Hafed Benotman : Il y a une froideur et c’est ce que je retiens principalement, un iceberg qui fait obstacle à la cruauté humaine que le juge n’a pas à encaisser et c’est normal. Rendez-vous compte, si les juges absorbaient comme des éponges le fort intérieur de chaque personne qui passe à la barre, il n’aurait plus qu’à passer de son bureau à celui d’un psy. Dans mon dernier bouquin, je les nomme les « magistrats » en hommage à Jean de La Fontaine et ses Fables qui décrivaient la bourgeoisie et les hautes fonctions sous des traits animaliers, c’était une façon personnelle de faire un clin d’œil à la culture française.

 

N.S : Vous avez passé prés de 17 ans en prison, quelle place a eu la lecture dans votre vie carcérale ?

A.H.B : J’ai beaucoup lu dans mes premières années d’incarcération, de mes 18 à mes 24 ans, tout simplement parce qu’il n y avait pas la télé et qu’il fallait bien s’occuper…Je lisais tout et n’importe quoi : du polar en passant par la littérature érotique… Je me suis également passionné pour la littérature Russe avec Dostoïevski, Tchekhov et j’ai dévoré, à la chaine, Flaubert, Balzac… Je ne sais pas ce qu’il en est resté mais ce qui est sûr c’est que je partage une grande part de fraternité avec les écrivains.


N.S : La prison à quoi ça sert selon vous ?

A.H.B : La prison est un outil politique qui est parfait, c’est une machine à détruire de l’être humain… Elle ne sert certainement pas à réinsérer ou à rendre les personnes « recyclables », ne serait-ce qu’en renvoyant dans les geôles un ex-détenu qui récidive de façon systématique. La prison c’est aussi l’outil parfait pour gérer la misère sociale, puisque 90 % des détenus sont issus des couches les plus basses de notre société. La description que j’en fais, au début de mon dernier roman, est effectivement affreuse parce qu’elle est juste. Je ne suis pas tombé dans les clichés comme les viols entre prisonniers, il n y a pas non plus d’ultra violence ni de bagarres parce que ce qui est le plus violent humainement c’est la soumission totale des gens. Je sais que j’ai un profil d’ex-taulard atypique parce qu’on me dit souvent que toutes ces années de taule ne se voient pas trop sur moi…Mais comme je dis toujours, je savais où j’étais et où j’en étais. Avec des amis on a monté une émission de radio et un journal qui s’appellent L’Envolée et, d’après le Canard Enchaîné, on a ce grand honneur d’être le journal le plus censuré de France. A l’intérieur de la prison, j ai continué à bosser sur ce journal et je pense que sur chaque terrain, il faut quelqu’un qui regarde et qui écrit. Je ne peux pas dire que la prison soit un terrain où je me sens bien mais c’est en tout cas un terrain où j’ai beaucoup de choses à faire.

 


Propos recueillis par Nadjib SELLALI


A savoir : Abdel Hafed Benotman a quitté Fleury-Mérogis il y a 2 ans, après un dernier séjour de quatre ans. Toutes dettes payées à la société ou presque : le ministère de la Justice lui a ordonné de trouver un travail pour rembourser les parties civiles. Mais la préfecture refuse de lui fournir une carte de séjour. Tout emploi lui est donc interdit. Depuis le 9 janvier 2009, il est à nouveau expulsable. N'avait-on pas clamé la suppression de la double peine ?

(Je suis mnoalhnete, et le pire c'est que c'est surement plus par lachete que par volonte de participer au site full sensationnaliste, lol.)RT et syndicalisme : tellement!

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