Prise d'otage des travailleurs sans papiers

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Lundi, 15 Novembre, 2010
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Au printemps 2010, suite à un long bras de fer entre travailleurs sans papiers installés en campement aux portes de l’Opéra Bastille et le gouvernement Fillon2, les grévistes se sont vus délivrés, le 24 juin 2010 une lettre signée par Francis Etienne, directeur du ministère de l’immigration, les autorisant à circuler librement et à travailler en toute légalité le temps de l’instruction de leur dossier de régularisation ...

“Jusqu’ici tout va bien...”- Nous pouvions, à travers ce geste, supposer qu’un élan vers une avancée de leur situation pouvait être effective après 8 mois de luttes éprouvantes... Le hic c’est que la préfecture ne reconnaît pas cette lettre du ministère. Devait-on y voir là l’un des symptômes de la “guéguerre” sous entendue qui confrontait Brice Hortefeux (Ministre de l’intérieur sous Fillon2) et Eric Besson (Ministre de l’Immigration et de l’identité nationale à la même époque) au milieu de laquelle les travailleurs sans papiers furent pris en otage? Pour en savoir plus je me suis rendu quelques mois plus tard,dans un musée de la Cité de l’immigration en état de siège pour interroger un travailleur sans papier gréviste (que nous appellerons Monsieur X) lors de sa troisième nuit, épuisé par la dureté de ce combat de droits...

Nadjib Sellali : Depuis votre campement à l’Opéra Bastille que s’est il passé pour vous ?

Monsieur X : Le ministère de l’immigration nous a donné fin juin, une lettre que l’on appelle lettre 340- pour circuler et travailler librement le temps qu’ils étudient notre situation. Mais c’est considéré comme un faux papier vu que ce document ne nous protège pas des arrestations de la police...

N.S : Qu’est ce qui se passe lorsque vous montrez cette note du Ministère en cas de contrôle de la police ?


M.X : Ils ne prennent pas en compte ce document et nous emmène directement en centre de rétention, ce n’est pas normal, avec ce papier on est censé être en règle mais…


N.S : Ce document n’a donc aucune valeur au yeux des forces de l’ordre ?

 
M.X : C’est ça. Pour moi cette fois ci c’est l’Etat français qui nous donne des faux papiers car même cette lettre officielle des plus hautes instances n’est pas considérée quand on est interpellé.

N.S : Comment réagit votre patron face à cette situation ?


M.X : Il nous fait comprendre son impossibilité de nous déclarer car vu que la préfecture ne reconnaît pas cette lettre, pour lui ce papier n’est pas valable. Nous n’avons donc aucune assurance en cas d’accident de travail ou de maladie et surtout en cas de contrôle des inspecteurs du travail.

N.S : Connaissez vous des travailleurs sans papiers qui se sont fait arrêter par la police malgré cette lettre ?


M.X : Oui j’en connais quelques uns, il n y a pas eu énormément d’interpellations car nous avons rapidement réagi en faisant tourner l’information afin que chacun prenne ses précautions, mais même s’il n’y en avait eu qu’un seul ne pensez-vous pas que ce serait un de trop?! Là, dernièrement, des délégués ont essayé d’intervenir lors d’une arrestation mais en vain. Un coup dur pour le moral...

N.S : Où ont-ils été emmenés ?


M.X : Ils ont été emmenés en centre de rétention. C’est pour cela qu’il y en a eu beaucoup qui ont abandonné le mouvement de grève, par peur de représailles étant donné que nous sommes exposés. Notre seul filet de sécurité, ce sont les syndicats et les associations solidaires de notre soulèvement, rien de plus.

 

Musée de la Cité de l’immigration
Octobre/Novembre 2010-Paris
Propos recueillis par Nadjib Sellali

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