A travail égal, salaire égal ?
L’écart des salaires entre les femmes et les hommes est en moyenne de 25%. C’est du côté des raisons qui mettent les femmes et les hommes en situation inégale sur le marché du travail qu’il faut chercher les causes de l’écart des salaires et de sa persistance : les femmes sont sur-représentées parmi les emplois non qualifiés et les emplois à temps partiel.
La part des bas salaires dans l’emploi des femmes et des hommes est disproportionnée, touchant plus d’une femme salariée sur quatre, contre à peine un homme sur dix. Les femmes subissent un risque de bas salaire plus élevé que les hommes, car elles occupent relativement plus souvent des emplois non qualifiés, dont les taux de rémunération horaire sont faibles, et qui sont plus souvent offerts à temps partiel.
Les bas salaires correspondent aussi plus souvent pour les femmes que pour les hommes à des situations durables. Cela vient du fait qu’elles acceptent, pour des raisons familiales, des emplois peu attrayants. Il en résulte une précarité croissante des femmes sur le marché du travail.
Pour les femmes qui ont un niveau de qualification élevé, la progression de carrière est toujours moindre que celle des hommes : le plafond de verre demeure infranchissable.
Pour surmonter ces inégalités, il faudra donc à la fois des lois contraignantes pour les entreprises (obligations assorties de sanctions, réduction du temps partiel contraint qui se développe dans les services…), mais aussi s’attaquer aux raisons structurelles, par exemple l’orientation scolaire ou l’inégal partage des tâches parentales entre les pères et les mères.
Françoise Milewski
Economiste à l'OFCE, centre de recherche en économie de Sciences Po
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