Interview : Simon et Laurent, membres du Collectif « Jeudi Noir »

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Lundi, 16 Novembre, 2009
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Pote à Pote est allé à la rencontre du  collectif « Jeudi Noir » qui, depuis le 22 août dernier, squatte un ancien foyer de la poste dans le 11ème arrondissement parisien. Rencontre avec Simon et Laurent, deux occupants et membres du collectif.

PàP : Pourquoi « Jeudi noir » ?

L : Le jeudi c’est le jour où paraissent les petites annonces immobilières du journal «  de Particulier à Particulier » et donc, l’occasion pour tous ceux qui recherchent un logement de faire face à des annonces abusives et trop chères par rapport à la qualité. Et puis c’est également un clin d’œil au crack boursier de 1929 !

 

PàP : Comment fonctionne votre collectif ?

L : C’est avant tout un combat politique en faveur de la création de logements, soit par réhabilitation, soit par la construction. En fait, cela fonctionne comme dans un groupe de potes. Tous les mardis, nous avons une réunion d’immeuble où nous prenons, tous ensemble, les décisions nécessaires à la vie en communauté : le ménage, les avocats, les coups de gueule, ….

 

PàP : Quel est le profil type que vous rencontrez le plus souvent ?

S : Le plus souvent, ce sont des jeunes qui viennent nous voir car ils sont à la rue.  Il s’agit pour la plupart d’étudiants qui ne trouvent pas à se loger faute de moyens. Souvent lorsque vous êtes étudiants vous devez payer près de 600 euros de loyer par mois pour un appartement qui, très souvent, approche les 9m²…Il y a à peine 4 000 logements universitaires dans la région parisienne pour 300 000 étudiants !

L : Selon l’Union Nationale des Etudiants de France (L’UNEF) près de 40 000 étudiants se prostituent chaque année pour payer leurs études !

 

PàP : N’est-ce pas le rôle de l’Etat d’aider à trouver des solutions ?

L : Malheureusement nous nous substituons à l’Etat ! Si nos capacités n’étaient pas limitées, on multiplierait les occupations ! Lorsqu’on réquisitionne un logement, on veut avant tout s’attaquer aux grandes entreprises propriétaires d’immeubles. Notre but n’est pas de retirer un revenu à une personne qui loue son appartement.

 

PàP : Quelles sont les solutions que vous envisagez face à la crise du logement ?

S : Il faut construire ! Le plan Anciaux prévoyait la construction de près de 25 000 logements, mais il n’a pas été suivi d’effet. Lors de son dernier point presse, Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé la création de 33 logements étudiants dans une ancienne caserne. Mais ça reste insuffisant.

Dans le même temps, 538 logements ont été fermés à la Cité Universitaire « Jean Zay » à Antony (92). Malgré tout, il y a une volonté, de la part de la Mairie de Paris, de construire en hauteur des logements étudiants, c’est vraiment essentiel d’habiter à proximité de nos universités. On gueule parce que les loyers sont trop chers, mais on sait pourquoi : il y a une réelle pénurie de logements à Paris, et donc les prix augmentent.

 

PàP : Mis à part les occupations, quels autres types d’actions menez-vous ?

L : Nous regardons les annonces, et lors de la visite, nous improvisons une conférence de presse pour dénoncer et montrer à quoi ressemble un logement à 700 € ! D’ailleurs nous publions aux éditions la découverte le « Petit livre noir du logement », où nous faisons un état des lieux du logement. Récemment, une étudiante de l’Ecole Normale Supérieure est venue nous voir parce qu’elle n’avait pas de chambre en cité U. Il lui a été proposé un logement, pas extraordinaire, à 600 €. Le hic ? L’ APL (Aide Personnalisée au Logement) était déjà déduite du loyer !

S : Nous faisons également des actions festives car les actions de masse mobilisent moins. A l’heure actuelle, seules les actions percutantes nous permettent de nous faire entendre !

 


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