Des soldats de la liberté face à la mort, des guerriers de l'égalité face à leur droit

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Vendredi, 23 Avril, 2010
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Bon nombre de soldats d’Outre-mer périrent sur le front pour libérer la France des entraves du fascisme, mais ceux qui survécurent aux massacres n’avaient aucun état d’âme victimaire. C’est debout qu’ils firent face au colonisateur pour conquérir l’égalité de droit au même titre qu’ils furent égaux face à la mort. Ce combat a laissé des plaies ouvertes,  ravivées par le  nombre d’anciens tirailleurs encore mis au banc de la société.

En 1917, pour recruter des « indigènes » dans l’armée française, Blaise Diagne, unique député noir africain nommé délégué du gouvernement, parcourait l’Afrique en reprenant le slogan « En versant le même sang, vous gagnerez les mêmes droits ». C’est avec cette promesse que des dizaines de milliers d’africains furent enrôlés dans les troupes françaises.  

Après avoir payé un lourd tribu lors de la 1ère guerre mondiale (sur 134.000 engagés venu de l’AOF, plus de 30.000 hommes sont morts et autant de blessés), les tirailleurs « sénégalais » sont de retour en 1939, créant une vive résistance face aux troupes allemandes qui en fusilleront des compagnies entières par représailles.
Plus de 30 000 soldats, venus d’Afrique noire ou de Madagascar, furent fait prisonniers dans des Front-Stalag. Jean Moulin, à cette époque préfet de Chartre, dû s’interposer pour protéger les prisonniers africains que les Allemands voulaient fusiller. L’Allemagne fustigeait la France par des campagnes de propagandes qui parlaient d’une armée de « sauvage » à travers des films et photos de noirs africains emprisonnés dans les camps allemands basés en France.
Des milliers de soldats africains, évadés des camps allemands, rejoindront la résistance. Dans un second temps, au sein des « Forces Françaises Libres », les soldats africains payeront à nouveau le prix fort. Un enrôlement massif et rapide se fait en terre d’Afrique pour la bataille de Bir-Hakeim (26 mai au 11 juin 1942). Les débarquements de Provence notamment sont menés par des dizaines de milliers d’africains. Au total, de 1939 à 1945, on dénombre un minimum de 320.000 tirailleurs maghrébins, 200 000 tirailleurs noirs africains et malgaches qui se sont battus pour défendre et libérer la France, sans oublier un effectif équivalent, mobilisé en Afrique pour participer à l’effort de guerre. Des milliers sont morts, blessés et disparus au champ d’honneur.  

Malgré ce dévouement, la France démobilise une partie de ses troupes coloniales à l’aube de sa victoire contre les Allemands. Ce « blanchiment de l’armée » fut opéré pour le débarquement de Normandie et pour la libération de l’Alsace et le franchissement des frontières  du Reich. De ce fait les troupes africaines participeront marginalement au défilé de victoire du 14 juillet 1945 sur les Champs-Elysées.
Les combattants africains n’étaient plus les « fidèles tirailleurs y’a bon » de 1940. Ils n’acceptaient plus le paternalisme colonial et son code de l’indigénat et réclamérent la fameuse égalité conquise au bout du fusil qu’avait déjà promis en son temps Blaise Diagne aux sénégalais.

Regroupés dans des camps pour être rapatriés en Afrique, les tirailleurs se révoltent contre une injuste régularisation des soldes et des diverses indemnités dues notamment aux anciens prisonniers. En Bretagne, en novembre 1944, la gendarmerie intervient faisant plusieurs blessés. Débarqués à Dakar le 21 novembre 1944, ces tirailleurs africains continuent de réclamer la régularisation de leurs soldes et de leurs indemnités. Une mutinerie éclate  le 1er décembre 1944, brutalement réprimée. Bilan officiel : 35 tués par fusillade et 48 emprisonnés. Ce funeste événement sera pris en symbole et largement diffusé par l’armée française auprès de l’ensemble des tirailleurs africains pour les dissuader de  tout soulèvement. En Afrique cette répression sonnera, à l'image du massacre de Sétif et Guelma du 8 mai 1945 en Algérie, comme le déclenchement des luttes d’indépendances.

Nadjib SELLALI

Source E.DEROO L’histoire méconnue

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