Décolonisations dans le sang

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Vendredi, 23 Avril, 2010
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Pour conquérir leur indépendance, des armées populaires de libération avaient engagé la lutte militaire contre l’occupation française dés 1947 à Madagascar et dix ans plus tard au Cameroun. Combien d’entre nous savent à quel point l’indépendance de ces territoires a été précédée ou accompagnée par des massacres perpétrés par la puissance coloniale ? Retour sur deux drames oubliés de l’histoire de France.

Premier massacre de masse perpétré par la nouvelle République à peine libérée du joug nazi, entre 30 000 et 89 000 malgaches, selon les sources, ont trouvé la mort suite aux soulèvements populaires du mois de mars 1947, notamment dans l'est et le Sud de Madagascar. Pour combattre l’insurrection du peuple malgache qui réclamait une indépendance immédiate, la répression confiée à 18 000 hommes de troupes (des tirailleurs sénégalais et soldats marocains et algériens). Le parti indépendantiste M.D.R.M fut dissous, ses chefs jetés en prison ainsi que les députés malgaches considérés comme complices des rebelles.

Quelques années plus tard, le Cameroun est lui aussi le théâtre d’une répression féroce de la part des troupes françaises. Dés 1950, le parti indépendantiste U.P.C qui s’est séparé du R.D.A se distingue par ses positions radicales vis-à-vis de la France et son engagement progressif dans la lutte armée. L’Union des populations du Cameroun conduite par Nyobé puis Moumié, n’accepte pas la férule française et entretien dés 1955 des foyers de rébellion dans différentes région du pays.  En 1958, Ruben Nyobé est tué au cours d’une opération militaire contre son maquis mais la rébellion de l’UPC continuera, même après l’indépendance. L’armée Française interviendra alors à la demande du gouvernement camerounais qui restait en fait sous la coupe du pouvoir gaulliste La métropole, craignant que son emprise sur le pays ne disparaisse, et qu’une contagion de cet esprit de liberté ne gagne les ex-colonies voisines tout aussi dépendantes que sont le Gabon et le Congo, pratique entre 1960 et 1962 une campagne d’une violence alors inégalée en Afrique, puisqu’on estime le nombre de morts entre 40 000 et 150 000 : la province bamiléké est largement vidée, ses habitants regroupés dans des camps d’internement, des territoires entiers rasés au napalm.

A chaque fois, les rébellions sont nées de l’échec des voies légales empruntées par les indépendantistes : trucage des élections par la tutelle coloniale au Cameroun, emprisonnement des leaders modérés à Madagascar. A chaque fois, la torture est systématique et la répression d’une sauvagerie sans non : le corps de Nyobé est coulé dans du béton, les têtes de milliers d’insurgés exposées dans tout le Cameroun ; à Madagascar, on jette les prisonniers depuis les avions, ou on les mitraille enfermés dans des wagons.

A chaque fois, pour venir à bout des insurgés, le pouvoir colonial utilise la même arme : il organise et renforce des différences ethniques latentes pour les dresser les unes contre les autres. Diviser pour mieux régner. Manipulation de la démocratie au profit du pouvoir colonial et répressions féroces ont eu pour conséquence de porter au pouvoir depuis lors des régimes autoritaires, souvent téléguidés depuis la France.

 

Erwan Ruty

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