« Changer le regard qu’on porte face à la banlieue car il est biaisé »

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Mardi, 7 Septembre, 2010
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Né à Paris en 1975, Abd Al Malik  a reçu pour son album « Gibraltar » les Victoires de la Musique en 2007. Il vient de publier aux éditions « Le cherche Midi » un roman intitulé «  La guerre en banlieue n’aura pas lieu ».

Rencontre avec un artiste à multiples facettes…

Loubna Méliane : Pourquoi choisir un titre aussi positif «  La guerre en banlieue n’aura pas lieu » ?

 

Abd Al Malik : Être positif ça ne veut pas dire faire fi des réalités, c’est avoir envie de changer les choses. Je crois beaucoup. Il faut croire en ses rêves, ses utopies au risque de se faire taxé de naïf : rêver à plusieurs c’est le début de la réalité.

 

Vous parlez de la cité en ces mots : « c’est une bombe atomique en devenir qu’on laisse abandonnée ». Est-on au bord de l’explosion ?

 

Ecrire ce livre était une manière pour tenter de répondre à un état d’urgence. Les gens ne se rendent pas compte à quel point le décalage est de plus en plus criant entre les élites et le peuple et en particulier les habitants de banlieues, de cités. Dans les discours, la cité n’est pas une terre étrangère et ceux qui y vivent sont des Français à part entière. Mais dans les faits, la réalité est différente. Il n’est pas question de se positionner en victime mais de regarder la situation en face. Si on ne travaille pas à mettre ces gens en lumière, si on ne cesse pas de parler des cités comme d’un territoire étranger ou des jeunes de cité comme d’une espèce de génération spontanée sans adultes ou parents, la situation va s’aggraver.

 

Qu’est-il urgent de faire alors ?

 

Changer le regard qu’on porte face à la banlieue car il est biaisé. Par exemple, lorsqu’on parle de communautarisme, on aborde la question des cités ou bien des quartiers populaires de Paris. Alors que Belleville est l’un des quartiers où il y a le plus de mixité. Il n’est pas question de parler de communautarisme pour des arrondissements comme le VIIIème ou le XVIème pourtant la population y est homogène : même milieu social, même couleur de peau, même tout ! Tout commence par le regard : à partir du moment où la France aura le courage de se regarder telle qu’elle est, les choses pourront bouger positivement.

 

Pourtant cette jeunesse se radicalise ? Comment faire pour réconcilier ce pays avec sa jeunesse ?

 

Chaque individu a besoin de se raccrocher à quelque chose : une communauté d’esprit, une communauté de personnes, une communauté de croyants. Mais le problème c’est que la France ne reconnaît pas une partie des siens. Donc forcément, tu t’inventes autre chose, du type : « je viens du 9-3 ».

 

Ton parcours n’est pas si différent de ces jeunes dont tu parles et pourtant tu n’hésites pas à te revendiquer français.

 

En effet, mais à la différence que j’ai toujours été entouré de personnes qui n’ont cessé de me répéter que j’étais français et surtout que je pouvais faire quelque chose de ma vie. Mais encore faut-il pouvoir avoir accès à une éducation digne de ce nom ! Pour dire vrai, la jeunesse des banlieues n’est pas la seule à se radicaliser. La société toute entière se radicalise. Pourquoi lorsqu’on réfléchit à des solutions pour les quartiers, ne demande-t-on pas aux habitants, aux associations, à celles et ceux qui sont sur le terrain, de participer et de réfléchir collectivement.

 

Ce livre est donc une manière d’interpeller le Politique ?

 

Je rencontre, à travers ce livre, des gens très différents avec la même envie : avancer. Et d’autres viennent juste parler, témoigner. C’est important de pouvoir maintenir le dialogue même si parfois il peut être houleux : le problème c’est quand il y n’y a plus de dialogue.

 

Propos recueillis par Loubna Méliane.

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