Mariage et immigration : un couple difficile
Au Sénégal, le mariage constitue la seule manière légitime de fonder une famille socialement reconnue. L’institution du mariage est confortée par l’Islam qui en fait le seul modèle possible et le principal moyen, pour une femme, d’avoir une valeur sociale en tant qu’épouse et mère.
Si le mariage est au Sénégal, comme dans beaucoup de pays africains, un rite incontournable pour les femmes, une enquête menée par la sociologue Fatou Bintou Dial(2), nous apprend qu’un couple sur trois se sépare avant même la cinquième année de vie conjugale. Les femmes peuvent demander le divorce depuis 1972 et le vote du code de la famille mais la plupart des divorces se passent par répudiation, renvoi de la femme, à l’initiative du mari.
Fragilisées par le divorce
La déclaration de Mme Gueye Fall vient rééquilibrer les choses en donnant un argument supplémentaire aux trop nombreuses femmes mariées à des immigrés qui ne peuvent pas ou n’ont pas les moyens de rentrer au Sénégal ou de faire venir leur famille. Car ce que l’on comprend également dans la déclaration de la présidente du CLVF, c’est que ces femmes, « abandonnées » par leur mari,
pourraient invoquer cette forme de violence pour demander le divorce. Souhaitons que la déclaration de la présidente du CLVF, qui a fait l’objet d’une dépêche de l’agence de presse sénégalaise et a affolé les forums sur Internet, soit le début d’une vraie réflexion sur la situation des femmes isolées. Elles restent, pour une très grande majorité, fragilisées après un divorce quel qu’en soit le motif.
Vus Make
1. Région située au nord du Sénégal, à proximité de la ville de Saint-Louis
2. « Mariage et divorce à Dakar : itinéraire féminin »- Édition Khartala et Krepos, 2008
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