Stéphane Hessel : « Après l'indignation, il y a l'action. »

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Mercredi, 27 Mars, 2013
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En hommage à Stéphane Hessel, Pote à Pote republie l'entretien qu'il avait accordé à notre journaliste avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité en janvier 2011.


Comment s’indigner concrètement au quotidien ?
Si vous êtes suffisamment clair sur les raisons pour lesquelles vous êtes indigné, il faut prendre contact avec ceux qui pensent comme vous, que ce soit une organisation non gouvernementale ou un parti politique, et militer. C’est-à-dire s’agiter, rencontrer des gens, parler les uns avec les autres, veiller à ce que le message que l’on porte en soi soit vraiment répandu. C’est la façon la plus utile de s’indigner et d’en tirer une action.


Quel parallèle pourriez-vous faire entre votre jeunesse et la jeunesse d'aujourd'hui ?
La grande différence, c'est que dans ma jeunesse, nous avions affaire à un ennemi clair, celui qui occupait la France. Aujourd'hui, c'est plus compliqué. L'ennemi n'est pas forcément à l'intérieur d'un état, d'un gouvernement. Encore que dans le cas de la France, on puisse assez facilement distinguer l'extrême droite, Marine Le Pen comme à l'évidence quelqu'un qu'il s'agit de combattre. Mais plus généralement le combat doit être mené contre des forces internationales, comme celles qui sont en train d'accaparer les richesses du monde au profit d'une minorité florissante et au détriment d'une partie de la population mondiale qui vit sous le seuil de pauvreté


"Indignez-vous" est devenu un slogan, est-il un message d'espoir pour les jeunes ?

C'est l'objectif que le petit livre propose. Il prend appui sur l'idée que l'on peut être mécontent et s'indigner mais il essaie de susciter, notamment pour la jeune génération, une confiance et du courage pour dire : « Nous n'avons aucune raison de nous laisser faire par les forces que nous contestons ». C'est ce qui se passe ces temps derniers au sud de la Méditerranée mais il n'y a pas de raison que ça ne se passe pas aussi pour des sujets particuliers dans n'importe lequel de nos pays.


S'indigner, n'est-ce pas ce que les jeunes font quotidiennement dans les banlieues ?
Oui. Mais ce qui se passe dans nos banlieues m'inquiète parce qu'on hésite entre la contestation et la violence. Or à mon sens, les résultats les plus importants sont acquis par de la non-violence, par une résistance à ce qui vous choque mais par par une action violente. Il s'agit plutôt de s'attaquer à des réformes de fond. Pour cela, il faut lire maintenant, le livre d'Edgar Morin, La Voie. Il indique clairement quelles sont les réformes, réformes de vie, réformes de pensées, qui doivent accompagner une réforme de la société et une réforme de l'économie.


Qu'y a-t-il après l'indignation ?
Après l'indignation, il y a l'action. L'action constructive, encore une fois l'action non-violente. C'est ce qui est en train de se passer dans plusieurs régions du monde. Ce n'est pas par la violence mais par la non-violence et le courage que comporte la non-violence. La résistance. Résister c'est créer, créer c'est résister.


Pourquoi adhérez-vous à la campagne du BDS qui appelle à boycotter les produits israéliens ?
Je n’adhère pas à proprement parler à la campagne BDS. Mais je considère que ceux qui adhèrent de bonne foi, et je les connais, ont parfaitement le droit d’exprimer leur sentiment. S’ils estiment que le gouvernement israélien actuel viole gravement les droits de l’homme et le droit international, ce qui est un fait indéniable, qu’ils appellent à une action de boycott des produits israéliens quand ils nous viennent par le canal d’Israël, alors qu’ils proviennent des colonies illégales, ils ont parfaitement le droit de protester. Il est en tout cas inadmissible de les mettre devant des tribunaux sous prétexte qu’il s’agirait d’une opération antisémite ou discriminatoire.


N’est-ce pas incompatible avec votre participation au Tribunal Russel ?
Non au contraire. Cela va tout à fait dans le même sens. Qu’est-ce que le Tribunal Russel sur la Palestine ? Ce sont des gens qui se sont réunis pour dénoncer la violation du droit international dont les Palestiniens sont actuellement victimes. Ces violations sont innombrables et il est bon qu’une instance, qui est une instance citoyenne, qui n’est pas munie de pouvoirs juridiques, appelle l’attention de l’opinion publique sur les violations insupportables dont les Palestiniens sont victimes.


Propos recueillis par Christine Chalier



PS : Le 4 mars 2011, Stéphane Hessel était à Montreuil notamment pour une rencontre avec le public. Interrogé sur ce qu'il faudrait faire par rapport à la Libye, il a déclaré que ceux qui se vantaient de recevoir Khadafi, il y a quelques années, devraient aujourd'hui avoir le courage d'aller négocier avec lui. Suivez mon regard !

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DATES

1917 : Naissance à Berlin le 20 octobre. 1937 : Naturalisation française. 1939 : Entrée à l’Ecole Normale Supérieure. 1940 : Prisonnier de guerre, il s’évade.

1941 : Rejoint Londres via l’Algérie en mars et est incorporé dans les Forces Françaises Libres en mai.

1944 : Arrestation à Paris le 10 juillet et déportation vers Buchenwald en août.

1945 : En avril, il parvient à s’évader lors d’un transfert du camp de Dora vers Bergen-Belsen.

1946 : Il devient le chef de cabinet du secrétaire gé- néral adjoint des Nations Unies à New York. Il assiste, aux côté de René Cassin, à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

1954 : Le 18 mai, il devient le proche collaborateur de Pierre Mendès-France, alors Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères. 7 mois qui verront l’indépendance du Cambodge et du Laos et le partage du Vietnam en deux Etats.

1969 : Nommé Directeur en charge des relations avec les Nations Unies et les ONG, il s’affiche comme un farouche défenseur des droits de l’Homme.

1977 : Nommé ambassadeur de France à l’ONU par Valéry Giscard d’Estaing.

1981 : Elevé à la dignité d’ambassadeur de France par François Mitterrand.

1993 : Il représente la France à la conférence Mondiale des Nations Unies sur les Droits de l’Homme à Vienne.

1996 : Il est appelé au secours par le gouvernement pour faire la médiation avec les sans papiers qui occupent l’Eglise Saint-Bernard.

2002 : Il rencontre Yasser Arafat assiégé à Ramallah. 2010 : Sortie de Indignez-vous !


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