De l’égalité à la justice
sujet de l’égalité réelle et de la lutte contre les discriminations est un sujet récent en France issu de la loi du 16 novembre 2001 mais qui vient apporter une révolution dans notre manière de regarder la question de l’égalité réelle. L’égalité est un principe constitutionnel, mais on voit bien notamment dans l’histoire de l’égalité homme/femme, combien ce sujet est complexe et combien encore aujourd’hui les inégalités sont très fortes. La loi de 2001 interroge nos systèmes, l’école, la justice, la police, les entreprises, les services de l’état, les assemblées – qu’elles soient locales ou nationale… Combien, dans leur manière de fonctionner, nos systèmes sont producteurs de discriminations et d’inégalités de traitements. La lutte pour l’égalité est une révolution idéologique, systémique, parce qu’à ce moment-là, on ne porte plus la responsabilité et la culpabilité de la discrimination ou de l’inégalité de traitement uniquement sur les individus.
Il s’agit alors de savoir comment l’égalité n’est pas une culture de la Justice. L’égalité n’est pas une culture à proprement parler, c’est pour cela qu’il n’y a pas de thématique dans la formation des magistrats, qu’il n’y a pas de formation des agents de la police nationale et de la gendarmerie. Cela pose vraiment la question de savoir comment sont traitées les victimes. C’est pour cela que les dossiers qui concernent les 18 critères de discrimination sont souvent classés sans suite. Traités à la marge, ils ne sont pas du tout une priorité.
Qu’est ce qu’on a fait de la Halde ? La Halde a été diluée dans le défenseur des droits. Pourtant grâce à la Halde, la lutte contre les discriminations avait connu une certaine visibilité, un certain affichage dans notre société qui commençait à faire prendre conscience de l’importance du respect de la loi. Nous attendons aujourd’hui aussi bien du gouvernement que de la nouvelle majorité de gauche, qu’ils reprennent ces questions d’une manière un peu plus sérieuse, et que l’égalité de traitement devienne un sujet plus prioritaire.
Ahmed Serraj
Ahmed Serraj
Ahmed Serraj est directeur du Boulevard des Potes, à Bordeaux, une association qui depuis 20 ans, est aux cotés de la Fédération Nationale des Maisons des Potes. Antiracisme et éducation populaire sont les mots d’ordre de cette association fortement implantée dans son quartier.
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