Education Réactions: LYCEE : 1990 / 2009 qu’est-ce qui a changé?
Nadjib SELLALI : Les revendications que vous portiez à l’époque (qui ont amené le gouvernement à débloquer 4,5 milliards pour l’aménagement des établissements ZEP) n’ont finalement pas abouti au regard de la situation dans laquelle se trouve les établissements scolaires de banlieue.
Quel bilan en tirez-vous ?
Delphine BATHO : ça a complètement aboutie je ne vois pas du tout de quoi vous me parlez, les lycées sont globalement en bon état, les 4 milliards ont été parfaitement utilisés…
Vous en faites donc un bilan complètement positif ?
Non, il y a des manques. Dans le mouvement de 90 il y avait plusieurs choses et ce que l’on a obtenu c’est la rénovation des lycées et ça a été plutôt bien fait, parce que ce sont les régions qui s’en sont chargées. Si l’on compare l’état dans lequel été les lycées dans les années 80 et l’état dans lequel ils sont aujourd’hui, il y a une sacré évolution. Il n’y a plus de plafonds fissurés, des salles de classes dans lesquels il pleut…Il fallait voir dans quels états ces établissements scolaires étaient. L’autre élan de se que disait le mouvement de 90 c’était de lutter contre le fait qu’il y ai des lycées ghettos, contre un système scolaire à deux vitesses, avec d’un côté les lycées chics et de l’autre les lycées chocs, symbole de cette ségrégation scolaire. Et c’est ce dernier point qui n’a pas été réglé, ça demandait d’autres mesures notamment concernant les ZEP. Par contre le troisième volet de notre mouvement qui concerne les droits des lycéens, ça avait quand même pas mal fait bouger les choses mais c’est vrai qu’il reste des choses à faire. En termes de liberté d’expression des lycéens, les choses avaient bougé, mais la droite est revenue dessus dernièrement. On a vu dans les dernières mobilisations lycéennes que les proviseurs avaient des consignes du gouvernement pour interdire les lycéens de se réunir par exemple. Ça incite à une radicalisation qui à mon avis n’est pas bonne… comme les opérations de blocage des lycées qui risquent de diviser les lycéens entre ceux qui sont prêt à se mobilisés et ceux qui ne le veulent pas.
-La Rochelle-
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