Bruno Leroux, Pour un ministère de l'Education Nationale Populaire
Député P.S. de la 1ère circonscription de Seine Saint Denis et aussi président de la fédération Léo Lagrange : Bruno Le Roux, que pensez-vous de l'état actuel de l'éducation populaire en France?
Bruno Le Roux : Je crois, contrairement à une image largement répandue, que l'Education Populaire va plutôt bien. Il y a en France par exemple un nombre soutenu et important d'associations nouvelles qui se créent chaque année - 80 000 environ -. Même si seulement 10 % d'entre elles s'inscrivent - souvent sans le savoir - dans une logique d'Education Populaire, cela reste un très beau score ! En revanche, l'Education Populaire n'est plus perçue par ceux qui nous dirigent comme une réponse adaptée à certaines difficultés sociales et cela est une erreur dramatique.
La Fédération Nationale des Maisons Des Potes propose la création d'un ministère de l'éducation populaire.
Bruno Le Roux : Je préférerais à vrai dire un grand Ministère de l'Education, en charge explicitement de l'Education Populaire, véritablement considérée comme un vecteur d'éducation pour la jeunesse. Mais aussi pour répondre à l'ambition d'une nécessaire formation tout au long de la vie, fondée sur l'acquisition de toutes sortes d'expériences.
Pour financer cette création nous proposons d'alimenter ce ministère par une taxe de 10% sur les jeux de hasard.
Bruno Le Roux : Une taxe comme celle-ci aurait l'intérêt du symbole ! Mais elle ne serait pas l'illustration d'une grande ambition qui doit aussi, selon moi, s'appuyer sur une réforme d'ensemble du système éducatif. Et pour cela, un prélèvement sur les jeux de hasard ne saurait suffire !
Approuvez-vous
l'idée de détacher des professeurs d'éducation nationale pour animer
les associations d'éduc pop dans le
cadre du ministère de
l'éducation populaire?
Bruno
Le Roux :
Cela peut participer d'une solution, mais
je crois que la diversité des formations et des expériences est
nécessaire à la mise en œuvre d'un projet ambitieux d'Education
Populaire. Je crois qu'il est indispensable de construire aussi un
vrai cursus de formation d'animation d'Education Populaire pour
lequel on sache privilégier certes la qualification, mais aussi une
forme de formation militante.
Propos recueillis par
Slimane Tirera, Julien Vanhee,
et un peu dolpi.
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Il y aurait 1 100 000 associations actives en France. Parmi lesquelles: 928 000 associations sans salarié (84 %) et 172 000 associations «employeurs » (16 %).
Financement
• Les recettes d’activités : 47 % du financement.
• Les cotisations : environ 12 % du financement.
• Lesdons: 5 % du financement.
• Les financements publics sous toutes leurs formes (intégrant le pourcentage des recettes d’activités payé par l’État ou les collectivités territoriales et qui correspond plutôt à l’achat de services qu’à une subvention) : 51 %. (56 % des ressources des associations «employeurs», et 26 % des ressources des associations sans salariés).
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