RSA Jeunes : l’inaccessible étoile.
Le RSA jeunes est entré en scène le 1er sesptembre. Peut-on parler d'une avancée ?
BY : Non ! On ne peut pas parler d’avancée. Le décret en l’état est très insatisfaisant pour plusieurs raisons : il ne favorise pas la réussite des étudiants salariés, n’encourage pas l’emploi des jeunes et revêt des discriminations envers les jeunes travailleurs étrangers.
Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les conditions d’éligibilité au RSA ; les mêmes que pour le RSA généralisé hormis la condition d’activité : qui sont :
- Pouvoir justifier de 2 ans d’activité à équivalent temps plein au cours des 3 dernières années qui précédent la demande, soit de 3214 heures d’activité au cours des trois dernières années.
- Être de nationalité́ française
- Être étranger titulaire depuis au moins 5 ans d’un titre de séjour autorisant à travailler
- Etre ressortissant de l’EEE et justifier d’un droit au séjour
- Résider en France métropolitaine
- Ne pas être en congé sabbatique ou sans solde
- Répondre à des conditions de ressources »
Avec de telles conditions, elle exclut :
- L’ensemble des étudiants salariés qui sont aujourd’hui 40% à 70%
- Les étudiants Assistants d’éducation et/ou animateurs des centres aérés.
- Les étudiants en alternance ou apprentissage.
Puisque pour bénéficier de cette mesure un étudiant en licence 3e année devrait travailler 25 heures par semaines en plus de ses études ce qui le met en situation d’échec.
Qu'est ce qu'on peut, selon toi, attendre d'autre pour débloquer la situation de la jeunesse, et en particulier de la jeunesse des quartiers ?
BY : Notre génération vit un moment charnière et important. Pour la première fois de l’histoire de ce pays, nous ne sommes plus sûrs de vivre aussi bien que nos parents. Nous n’allons pas avoir le même métier toute notre vie. Il est donc essentiel que la société nous donne suffisamment d’armes pour pouvoir construire notre avenir en toute liberté.
Chacun de nous doit pouvoir construire son parcours d’autonomie en toute liberté et la société doit nous donner les moyens de nous émanciper. Ces moyens sont financiers, de formation et de valorisation des compétences, d’accès au logement et de valorisation de nos diversités.
Cet investissement en la jeunesse est d’autant plus important pour les jeunes des quartiers car en plus de subir le chômage lié à la crise, ils sont aussi souvent victimes de discriminations en tout genre ; pire encore ils sont face à une dévaluation de leur niveau d’études et de leurs compétences.
julien VANHEE
Crédits photo : saigneurdeguerre, certains droits réservés
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