Allemagne : le 1er pays d’immigration ne sait pas ouvrir son marché aux étrangers…

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Jeudi, 7 Novembre, 2013
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L’Allemagne est le 1er pays d’accueil d’Europe. Paradoxalement son marché du travail reste fermé aux étrangers.

 

L’Allemagne est un pays d’immigration. Le premier en Europe. « A la fin des années 1980 et sur une bonne partie de la décennie 1990, l’Allemagne est devenue le second principal pays d’immigration de l’OCDE ». L’Organisation de Coopération et de Développements Economiques, c’est tout l’occident Europe-Etats-Unis, du Japon à la Turquie en passant par le Mexique ou la Nouvelle-Zélande. De tout ça, l’Allemagne est la 2ème, la 2ème terre d’accueil des pays industrialisés juste après les Etats-Unis ! Et plus près de nous : le premier de l’Union Européenne. Mais son marché du travail ne s’avère pas très accueillant.

Déjà : comptons-nous, pour savoir qui est qui. Sur les 82 millions de résidents en Allemagne, 7,3 millions d’étrangers y ont été recensés en 2004. Ce chiffre inclut 1,5 million d’« étrangers » nés en Allemagne : outre-Rhin, seuls sont considérés comme allemands les individus de « souche allemande ». C’est pas banal. Aujourd’hui encore le droit du sang allemand écarte l’idée de droit du sol. Selon la loi, les enfants d’étrangers nés sur le sol allemand ne sont pas Allemands.

Même si le code de la nationalité en janvier 2000 a « introduit des changements importants », la question de la double nationalité n’a pas trouvé de réponse à la hauteur. C’est vrai qu’il ne faut plus 15 ans, mais 8 ans de séjour pour prétendre à la nationalité allemande, mais, avant ses 23 ans, il est fait obligation de renoncer à sa culture et à sa nationalité d’origines. Renoncer ? Renoncer. C’est dans ce contexte que « la situation des immigrés sur le marché du travail s’est fortement dégradée au cours des années précédentes » comme l’explique Odile Chagny, chargée d’études au Centre d’Etudes & Prospective du Groupe ALPHA et en charge du suivi des politiques de l’emploi et des réformes du marché du travail en Europe, au Commissariat général du Plan de 2004 à 2007.

 

Le travail précaire aux étrangers

 

« L’évolution des taux d’emploi par catégorie de population montre une forte dégradation de la situation des immigrés sur le marché du travail au cours des années récentes » nous apprend-t-elle dans Politiques Comparées d’Intégration en Europe, publication parue en 2005 aux éditions Profession Banlieue. Si le chômage de longue durée touche autant les Allemands que les étrangers, pour la chercheuse : « la dégradation relative de la situation des immigrés sur le marché du travail a été l’une des plus importantes en comparaison internationale, [et] les populations étrangères sont proportionnellement plus touchées par les réformes du marché du travail… ». Ces réformes structurelles ont contribué à l’explosion du travail précaire (voir l’article « L’Allemagne est-elle raciste par intérim ? »).

Pourtant, de tradition, ce sont les pays périphériques de l’Europe du sud qui sont prompts à faire signer des emplois précaires aux non-européens. La championne, c’est l’Espagne, championne du contrat temporaire. Comme le rappelle Florence Lefresne, docteur en sciences économiques, chercheure à l’institut de recherches économiques et sociales : « pour économiser les charges sociales sur le week-end, le contrat de travail est signé le lundi et le salarié termine son contrat de travail le vendredi soir ». Les études les plus sérieuses précisent qu’en Espagne 1 migrant sur deux travaille avec un contrat temporaire : 49% selon l’Organisation Internationale du Travail. 43% en Allemagne. Mais ces études datent de 1999. Soit avant la « crise », et surtout avant les conséquences des réformes structurelles menées par le chancelier Schröder entre 2002 et 2005.

 

La révolution au ralenti

 

Cette année-là, l’Allemagne a adopté une nouvelle loi sur l’immigration qui a mis l’accent sur la maîtrise de la langue et sur la connaissance de la vie en Allemagne, via des « cours d’intégration ». Voyant sa démographie chutait, l’idéologie de l’utilisation productiviste des étrangers en Allemagne a poussé le gouvernement fédéral à plus de souplesse dans la reconnaissance des diplômes étrangers. Pourtant, ces incantations ne se traduisent pas dans la réalité : la révolution des esprits ne semble pas en marche.

A l’approche des élections législatives du 22 septembre 2013, celle qu’on surnomme Mutti (« maman » en allemand) chasse sur le terrain des idées de ses adversaires de gauche. Angela Merkel parle de salaire minimum, d’encadrement des loyers. Mais sur l’immigration, aucune surprise : l’actuelle chancelière reste vague, et « seuls des immigrés à la fois qualifiés et parlant allemand » semblent être pris en compte. C’est sans prendre en compte l'OCDE qui a publié, le 13 juin dernier, une étude assez frappante. L’étude montre que « si l'Allemagne attire, elle ne retient pas ». Ce n'est pas l'intérêt pour l'Allemagne qui est en cause. « Le problème, c'est la langue ». Et en ce qui concerne la reconnaissance de leurs diplômes, «les étrangers se sentent [toujours] discriminés ».

 

 

 

dolpi@maisondespotes.fr

 

 Crédits photo : "Merde aux boulots à 1 €" ©Reuters

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