Adecco : une discrimination européenne appelle une lutte européenne
Le 20 décembre 2000, un employé de l’agence ADECCO Bruxelles fit parvenir, au Procureur du Roi, au Centre pour l’égalité des chances et à la Ligue des Droits de l’Homme, une correspondance interne de sa société faisant paraître au grand jour une politique discriminatoire à l’embauche.
Le 22 février 2001, des perquisitions ont été ordonnées et réalisées. Elles permirent la saisie de toute la correspondance email entre agences.Les cadres de différentes agences échangeaient sur la signification du code BBB et NBB qu’il fallait mentionner quand des clients que des interimaires d’origine «pur belge».
Ainsi une centaine d’entreprises furent identifiées comme commanditaires de recrutement de type Bleu Blanc Belge, ordres que s’empressent d’éxécuter les agences ADECCO de Bruxelles et environs.
Le vice président de SOS Racisme se rapproche alors du centre pour l’égalité belge et l’informe de la similitude avec le système BBR en France. Mais, 7 ans plus tard, il découvre que le centre ne souhaite plus aller en Justice.
C’est au nom de SOS Racisme, depuis la France, qu’il décide de porter l’affaire devant les tribunaux de Bruxelles, avec Me Bernard Maingain, la FGTB et Kif Kif. Ce fut une première : une association française partie civile d’une discrimination opérée en Belgique. La loi belge disposant d’une législation similaire en matière d’action judiciaire, les juges belges estimèrent qu’une association nationale peut agir ouvrant ainsi la voie d’une coopération internationale du milieu associatif, pourfendeur de l’intérêt général.
La juridiction bruxelloise reconnut la réalisation par la société de discriminations à l’embauche et condamna civilement ADECCO à 25 000 € de Dommages et Intérêts, versés à SOS Racisme, ce qui représente encore aujourd’hui une belle victoire.
Lamia Dzanouni
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