Quand expulsion à la campagne rime avec paix sociale…
Najwa Confaits, élue socialiste au conseil municipal (Majorité UMP) du Havre, le déplore. « On est encore loin d'un logement construit pour un logement détruit ». Les quartiers nord du Havre, en Normandie, tels que Caucriauville, Le bois de Bleville, La Mare Rouge, Le Mont Gaillois, bénéficient aujourd’hui de réaménagements visibles. L'élue socialiste en convient. Mais elle pointe du doigt le fait que ces transformations ne sont pas systématiquement réalisées pour améliorer le cadre de vie des populations de ces quartiers. « Le maire de la ville veut y attirer les cadres, et construit de beaux immeubles à leur intention » pointe-t-elle. Les habitants des quartiers populaires sont incités à déménager toujours plus loin, en périphérie, voire même à la campagne. Du coup, la population du Havre diminue d'année en année. Elle est passée de 217 800 habitants à 185 311 en 2008, soit une baisse de 15%. Les raisons ? Le manque d'emploi - certains quartiers, comme Caucriauville, ont un taux de chômage proche des 40%. Ce qui pousse les Havrais, particulièrement les jeunes diplômés, à migrer vers Paris. Il y a aussi les loyers trop élevés. Problème : les cadres tant attendus par la municipalité ne sont pas vraiment au rendez-vous. « Il faudrait plutôt attirer les entreprises » estime Najwa Confaits. Le port autonome, premier employeur de la ville, est loin de répondre aux espoirs en terme d'emploi. « D'autant que les discriminations envers les jeunes des quartiers nords, ainsi que les personnes de couleurs et les femmes, sont encore très fréquentes chez les dockers » révèle l'élue socialiste. Dernier problème : celui de la faible mobilité entre centre ville et quartiers populaires. Ce qui empêche plus encore les personnes relogées en périphérie de venir en centre ville...
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