Les nouvelles féministes passent à l’attaque !

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Lundi, 17 Mai, 2010
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Caissières, femmes de ménage, intérimaires... Ces femmes surexploitées ont décidé de se battre pour obtenir de meilleures conditions de travail. 

  (source image :http://www.sudeducation.org) 

 

Pourquoi ces femmes, jadis soumises, relèvent-elles la tête ? Sans doute parce que leurs conditions de vie se sont dégradées. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, elles acceptaient jadis des cadences intenables, les heures supplémentaires non rémunérées, de travailler à des heures décalées et le chantage au licenciement. Leur particularité est d’être sans qualification, de retour de congés maternité, d’origine étrangère, illettrée, parent isolé, et même en mauvaise santé mais elles arrivaient à boucler les fins de mois. Depuis que les patrons des sociétés de nettoyages, d’intérim, des grandes surfaces et des

usines ont augmenté les cadences tout en rognant sur les salaires, la colère gronde. Faty Mayant, ancienne femme de ménage et syndicaliste, illustre la situation des nouvelles combattantes des droits des femmes. Femme de ménage durant une dizaine d’années chez Arcade, elle mena une grève avec 26 de ses collègues. En maintenant la pression sur leur employeur durant 50 jours, elles obtinrent quelques améliorations de leurs conditions de travail. Victoire amère pour Faty qui fut licenciée pour « dépassement des heures de délégation syndicale» en 2004. Qu’à cela ne tienne la battante porte l’affaire devant les tribunaux ; à ce jour, elle n’a pas dit son dernier mot.

De leur côté, les hôtesses de caisse ont failli faire craquer les géants de la grande distribution. En février 2008, elles bloquèrent 40 % des hypermarchés en orchestrant une grève nationale. Plus de bip bip, plus de clients stressants, plus de chef grommelant qu’il faut aller plus vite. «Trop c’est trop» criaient certaines. Trop de temps partiel (37 % chez les grands enseignes et 70% en hard discount), trop d’horaires flexibles, trop de pression pour faire du chiffre. Alors ? Faibles les femmes ? Pas si sûr. Durant la guerre elles ont montré qu’elles pouvaient cimenter une nation brisée. Aujourd’hui elles sont peut-être celles par qui reviendra la moralité dans le monde du travail.

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