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La Gauche ne doit pas faire des économies sur le combat idéologique et politique
Lorsque Nicolas Sarkozy et Jean François Copé étaient au pouvoir nous disions que les débats sur l'identité nationale, sur le hallal, sur la Burqua étaient organisés pour nous empêcher de parler du chômage, des emplois précaires, du manque d'éducateurs, du manque de profs, du manque de stages qualifiants, des discriminations raciales.
Mais voilà que la gauche est au pouvoir et à nouveau, pour 200 manifestants il y a une semaine voilà que la France entière entre dans une paranoïa de folie, débattant de la menace des femmes voilées, de la menace des kippa, de la menace des barbes dans notre pays. Cela démontre que les médias restent sous l'influence idéologique de Sarkozy et Copé. Parce que la gauche ne mène pas campagne pour un logiciel alternatif à celui de Sarkozy-Le Pen alors c'est l'ancien logiciel qui continue de tourner et de matricer la vie publique française.
Le fait que la gauche donne l'impression de ne se soucier que de la dette publique est à l'origine de cette absence d'énergie dans le changement de logiciel. C'est pour payer la dette que la gauche juge utile de faire des économies budgétaires en coupant les crédits au Magazine Pote à Pote qui agit dans les quartiers pour faire progresser la cause de l'égalité contre les racismes, contre les discriminations, contre les injustices sociales.
La gauche ne doit pas faire des économies sur le combat idéologique et politique à mener pour défendre les immigrés et l'immigration. La gauche ne doit pas économiser dans le combat contre les discriminations raciales, contre les intolérances envers l'islam et les musulmans. La gauche ne doit pas faire d'économies sur l'enseignement de la laïcité qui pour préserver le vivre ensemble demande aux croyants de ne pas exprimer leur croyance dans l'enceinte de l'école publique ou des services publics.
Le maintien dans les médias des grilles d'analyse de Sarkozy-Le Pen démontre que la gauche a laissé un vide sidéral sur cette question en n'engageant pas de campagne antiraciste, de campagne d'opinion en faveur des quartiers populaires pour résorber la fracture sociale, de campagne de solidarité avec les immigrés, de campagnes pour la laïcité contre les intolérances envers l'islam, pour la laïcité contre les intégrismes, la gauche a laissé l'espace aux extrémistes et à l'extrémisme de la presse française qui encourage les peurs et les paranoïas.
Parce que la résorption de la dette est devenu l'alpha et l'oméga du gouvernement cela donne l'impression que la gauche n'a pas engagé de combat politique de manière suffisamment offensive sur les questions de lutte contre la ghettoïsation, les ségrégations, les inégalités sociales et racistes. Comme la Politique a horreur du vide, dans les médias, dans les politiques publiques, le logiciel d'analyse de la crise des banlieues reste celui qui a été installé dans les têtes par la droite durant ces 10 dernières années.
Nous pouvons inverser le cours des choses.Nous pouvons mettre dans le débat public des revendications sociales, concrètes et efficaces pour faire de l'Egalité une Réalité. Nous avons quelques amis dans ce gouvernement et dans le parlement (Grandguillaume Laurent, Razzy Hammadi, Laurence Rossignol, Esther Benbassa, Bariza Khiari, Daniel Goldberg, Sébastien Pietrasanta, Mathieu Hanotin, Jerome Guedj, Pouria Amirshahi, ...) qui ne laisseront pas les logiques budgétaires primer sur les nécessités politiques. Contrairement à ceux qui pensaient qu'après les élections, la gauche n'aurait plus besoin des militants et des associations, nous savons que la société mobilisée est indispensable à la production et à la diffusion du nouveau logiciel antiraciste et progressiste qui doit remplacer le logiciel raciste et sécuritaire qui continue de dominer les médias et l'opinion. Sans le changement de logiciel le gouvernement échouera et Hollande comme Ayrault doivent le savoir.
Avec ces élus, parlementaires, ministres, nous pouvons débattre des politiques progressistes que nous réclamons pour faire de l'égalité une réalité. Venez en débattre avec nous, rejoignez la fédération nationales des Maisons des Potes et participez à nos universités d'automne les 4.5.6 octobre prochain à Paris. Ensemble nous pouvons peser et inverser le cours des choses.
Inscription aux universités : http://www.maisondespotes.fr/universite-d-automne-2012-des-maisons-des-potes
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