Prison française : quel constat ?

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Lundi, 15 Février, 2010
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L’observatoire international des prisons se définit comme un contre-pouvoir face au ministère de la justice en matière de politique carcérale. c’est une organisation qui réunit des hommes et des femmes qui, au-delà de leur étiquette politique, sont attachés au respect des droits des détenus et surtout de leur dignité. Rencontre avec Gabriel Mouesca, président de l’oip, jusqu’en juillet 2009.


Quel est le sens de votre dernière campagne ? 

Un homme, derrière les barreaux, vous fixe avec comme slogan : « Si ça peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien ». La formule est sans doute assez choquante mais le plus choquant c’est le quotidien carcéral de celles et ceux qui y vivent et y travaillent. Et en tant que citoyen c’est cette vérité qui m’interpelle.

 

Comment expliquer les dernières mobilisations qui ont secoué le milieu carcéral ?

Tous ces phénomènes épisodiques mais réguliers sont liés à une politique pénale qui produit des conséquences désastreuses dans le milieu carcéral. Celui-ci est en souffrance et se révolte. Et l’une des pire révolte c’est le suicide.

 

Personne ne semble d'accord concernant le nombre de suicides en prison. Que constatez-vous ?

La réalité est double et c’est la conjonction de ces deux réalités qui fait que les suicides sont en augmentation, idem pour les tentatives de suicides, les violences entre prisonniers mais aussi entre prisonniers et personnels de l’administration pénitentiaire. Les deux phénomènes sont les suivants : tout d’abord la surpopulation génère des conditions de détention qui sont insupportables, vous êtes enfermé dans une cellule de 9 m2 avec 2,3 voir 4 personnes. Ce que l’on constate également, c’est que la population carcérale va en s’appauvrissant. Elle cumule les facteurs de pauvreté parmi lesquels la grande souffrance psychiatrique. Il devient donc difficile pour ces personnes de supporter la rigueur du milieu carcéral. C’est ce qui explique le phénomène de suicide dans les prisons françaises.

 

Est-ce qu’on répond à cette surpopulation ?

La réponse officielle, c’est la construction de nouvelles prisons. Mais c’est insulter l’histoire car, chaque fois que l’on a construit une prison, elle été rapidement débordée.

 

Mais que faire alors ?

Une méthode a déjà fait ses preuves dans certains pays d’Europe du Nord. Il faut sortir de prison ceux et celles qui n’ont rien n’à y faire. Par exemple les malades, ils ont besoin de soins et l’on sait que la prison est un lieu pathogène, c’est-à-dire qui crée de nouvelles maladies. Il y a également la question des mineurs car faut-il le rappeler, en France, on peut incarcérer des enfants dès l’âge de 13 ans. On voit également de plus en plus de personnes ayant eu une conduite dangereuse au volant, incarcérées pour quelques jours, quelques semaines. Il y a donc dans les 63 000 détenus, des milliers de gens pour lesquels la prison n’est pas la bonne réponse. Il faut appliquer d’autres formes de sanctions et surtout des sanctions qui ne génèrent pas des phénomènes déstructurants, désocialisant qu’engendre, aujourd’hui, la prison.

  

Propos recueillis par Loubna Méliane.

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