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La révolte de Rosarno !
Pendant des années Rosarno a été le scénario de conflits quotidiens, tabassages isolés, provocations entre des jeunes divisés en fonction de leur couleur de peau, et frappés par une misère culturelle qui les a poussés à se comporter comme des ennemis. Ces tensions ont eu lieu sur un territoire où la criminalité domine et l’état démocrate se défile.
Au début du mois de janvier dernier, après les coups de fusils qui ont blessé deux travailleurs saisonniers immigrés, la rage des immigrés s’est déclenchée en frappant sans distinction la population Calabrese. C’est ainsi que la « chasse à l’Africain noir » a commencé, les tumultes raciaux qui nous font vivre des situations d’une Amérique lointaine.
Les agressions racistes qu’ont subies ces travailleurs africains exploités ont par ailleurs été engendrées par la propagande raciste de la droite gouvernementale qui a criminalisé l’immigré clandestin , en s’attaquant au phénomène migratoire. Dans ce cadre se sont ajoutés les articles de certains journaux qui, dans un certain sens, ont rendu légitime les actes de barbarie de personnes qui ne méritent pas de vivre dans un pays civilisé.
Pour défendre les immigrés qui vivent et travaillent dans notre pays, les antiracistes italiens ont décidé de lancer une vaste campagne intitulée « Le printemps antiraciste » qui commencera le 1er mars avec la « journée sans immigrés ». Depuis quelques semaines, sur l’onde d’une semblable poussée française et parallèlement à la sortie du livre du journaliste Vladimiro Polchi « Black Out » - 20 mars, 00h.01mn, un jour sans immigrés », le mouvement contre le racisme Italien s’est mobilisé du Sud jusqu’au Nord du Pays, en organisant des assemblées territoriales et nationales. Les bénévoles de SOS Razzimo Italia vont mener de nombreuses initiatives au niveau national pour ramener en Italie ce vent de solidarité qui a toujours soufflé dans notre pays, même si nous avons eu des périodes de « calme plat » . Nous allons affronter la tempête raciste qui a été soutenue par des forces institutionnelles qui ont allumé des feux d’intolérance au lieu de réchauffer et faire croître pacifiquement les consciences civiles.
Par Angela Scalzo (Secrétaire générale SOS Racisme Italie)
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