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Interview : Tiken Jah Fakoly, « Yes en Afrique, we can ! »
Médina Koné : Dans les albums « Mangercratie » et « Cours d’histoire » , vous dénonciez l’évolution du conflit ivoirien. Comment ont réagi les populations ?
Tiken Jah Fakoly : Les gens chantaient le message, mais ne sont pas allés en profondeur. Alors, j’ai ressorti le titre « Le Pays Va mal » dans mon album « Françafrique » paru en 2002. Avec cet opus, j’ai pris le monde à témoin ! Malheureusement la haine sur place avait déjà pris le dessus dans tout le pays...
Qu’est-ce qui a permis au peuple Ivoirien de se relever ?
La lassitude de la guerre et la nostalgie du temps où le pays était stable. De plus, la souffrance en tant que telle, la vraie pauvreté, les problèmes de santé, le déchirement ethnique étaient tout nouveau, pour nous, qui étions tous mélangés. Du nord au sud, à l’est et l’ouest, tout le monde en a marre et réalise qu’il a souffert des mêmes maux. Alors pourquoi continuer à se déchirer ?
Et du côté des politiciens ?
Une fois au pouvoir, tous les groupes politiques ont goûté aux inconvénients de la division du peuple. Le pays était incontrôlable et trop instable pour faire quoi que ce soit.
Quelle a été la contribution de la diaspora ivoirienne de France en Côte d’Ivoire ?
Elle a apporté un soutien moral et financier. Elle a aussi créé la musique « coupé décalé » qui apportait la joie aux pays. Seulement, les valeurs matérialistes, véhiculées par cette mouvance, perturbent la jeunesse qui ne jure que par l’occident désormais. Personne ne dit aux jeunes du continent que pour gagner leur vie, certains font parfois de basses besognes…
Que manque-t-il à l’Afrique pour quitter les conflits et enfin se construire ?
La détermination à s’auto suffire. Nulle puissance ne s’est faîte sur l’assistanat. Pour montrer l’exemple, j’ai lancé le concept « un concert, une école » : une partie des recettes, de chaque concert, sera versée pour la construction ou l’aménagement d’une école. Nous sommes capables de générer des richesses sur place et de répercuter les bénéfices pour développer d’autres projets. Yes en Afrique, we can !
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1945 : Naissance du concept d’ « Ivoirité »
1968 : Naissance de Tiken Jah Fakoly
1993 : Ivoirité » reprise par le président Henri Konan Bédié parlant d’unité nationale
1994, « Ivoirité » source de division nationale de luttes fratricides
1996 : Albums « Mangercratie », le texte « plus jamais ça » dénonce le conflît
1999 : « Cours d’histoire »
2000 : « Caméléon »
2002 : « Françafrique »
2004 : « Coup de gueule »
2007 : « L’Africain »
Bientôt (2009) : « Afrique révolution »
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