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Immigration : les critères en question
Les critères, on en connaît les grandes lignes : la durée de résidence, la promesse d'embauche ou l'occupation d'un travail et les attaches familiales. Bien évidemment, c'est en fonction de la manière dont ces trois critères seront combinés que le degré d'acceptation, ou de discussion voire de polémique se nouera dans le pays.
Sous François Mitterrand, on se souvient de la régularisation de 1981 qui a concerné une immigration de travail. Il y a eu d'autres régularisations par la suite. En 1991, elles concernaient particulièrement une autre catégorie qui était les demandeurs d'asile, les déboutés du droit d'asile, suite à l'effondrement du mur. Cela a concerné environ 15 mille personnes.
On ne se souvient peut-être pas qu’en 1997 les régularisations ont d’abord été prononcées sur le motif de l'immigration familiale. Le gouvernement de l'époque a considéré que la situation économique était relativement compliquée et a préféré déplacer le débat sur le terrain de l'immigration familiale plutôt que sur le terrain économique. Là encore, 80 mille personnes sur 130 mille ont été régularisées.
Dernière vague de régularisation à travers une circulaire, celle de 2006, prononcée par Sarkozy pour les parents d'enfants scolarisés. On sait ce qu'il est advenu: sur 30 000 dossiers, à peu près 6 000 régularisations.
On voit bien qu'il y a une évolution dans la mise en perspective publique de la régularisation. Toute la question sera de savoir si chaque critère est pris indépendamment ou s’il s’agira d’une combinaison de critères pour pouvoir accéder à un titre de séjour, ce sera tout l'enjeu.
Pierre Henry
Pierre Henry
Directeur général de l'association France terre d'asile, Pierre Henry milite pour promouvoir le "vivre ensemble" au sein de la société française mais aussi une politique migratoire d'intérêt partagé. Il plaide également pour une meilleure information à destination des demandeurs d'asile.
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