Lutter contre l’inégalité salariale hommes-femmes

L’obligation légale d’agir pour l’égalité professionnelle avant le 31/12/2010 ne sera pas respectée et le gouvernement est loin de considérer ce sujet comme un axe prioritaire de sa politique. Comment expliquer l’inefficacité des mesures actuelles pour garantir l’égalité professionnelle ? Quelles actions peuvent êtres mises en place pour garantir l’égalité réelle?
Alors que les femmes ont massivement investi le monde du travail (83 % des femmes de 25 à 49 ans travaillent), les femmes gagnent toujours 27 % de moins que les hommes, si l’on compare la rémunération brute totale moyenne dans les entreprises de plus de 10 salariés, note un rapport remis en juillet au gouvernement. Pourtant, depuis 2001, les entreprises ont obligation de négocier sur ce sujet. Or, en 2007, seulement 7,5 % des entreprises disposant d’un délégué syndical (ce qui exclut les plus petites) l’ont fait.
Des petites mesures inefficaces
Pourtant, les mesures existent et quelques dizaines d’entreprises s’en sont saisies mais c’est trop peu. La première chose à faire consisterait à se doter d’indicateurs corrects car beaucoup de directeurs des ressources humaines pensent toujours qu’il n’y a pas d’inégalité salariale chez eux. Le tout étant de ne pas en rester à la mesure des écarts. En 2009, seulement une trentaine d’entreprises ont créé une enveloppe budgétaire destinée au rattrapage des écarts.
Première discrimination pure au travail, le salaire qui consiste à payer moins à poste équivalent une femme parce qu’elle est une femme. Le temps partiel, qui concerne des femmes dans 83 % des cas, est la plus importante de ces différences entre les hommes et les femmes. Autre variable agissante : les femmes, qui sont plus diplômées que les hommes mais choisissent des filières moins rémunératrices, sont surreprésentées dans certains métiers (aides aux personnes, secrétariat, santé...), où les salaires sont bas. Une réalité qui a longtemps été traitée avec fatalisme par les entreprises.
Enfin, la naissance des enfants pèse directement sur la carrière des femmes. Ainsi, alors que 9 % des hommes déclarent que la naissance de leur premier enfant a eu une incidence sur leur vie professionnelle, c’est le cas de 32 % des femmes.
Force est de faire des constats mais maintenant il faut agir et, il y a tout un arsenal d’outils qui visent à favoriser, depuis longtemps, l’égalité homme- femme dans l’entreprise. Ces outils ne sont pas, à l’évidence, à la hauteur. Si les entreprises françaises et le gouvernement ne mettent pas un peu de volonté, voire de volontarisme pour parvenir à cette égalité homme/femme, elles finiront par se voir imposer, tôt ou tard, par le législateur une voie, une voie royale peut-être, une voie autoritaire en tout cas. Si elles pouvaient l’éviter, ce serait tellement mieux !
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