Réforme du lycée : un pas en avant, trois pas en arrière...
Vous allez vous dire que l’on pourrait se contenter de cette réforme, qu’elle est moins pire que les autres, que les lycéens ne sont jamais contents... Mais assurez- vous que lorsque l’on regarde de plus près les circulaires, décrets et déclarations... il y a de quoi s’indigner ! Ce projet de réforme du lycée ne répond absolument pas aux préoccupations des lycéens. La question des inégalités entre les lycéens, les moyens humains et financiers, l’orientation, la démocratie lycéenne, l’éducation à deux vitesses... sont autant de sujets oubliés dans cette réforme.
Rien sur la revalorisation de l’ECJS (Enseignement Civique Juridique et Social), rien sur la démocratie lycéenne, rien sur les budgets participatifs des lycées, rien sur l’embauche d’infirmières et psychologues, rien sur les discriminations à la recherche de stages, rien sur un vrai service public de soutien scolaire, rien sur la formation des conseillers d’orientation, rien sur les inégalités entre les lycées, rien sur la carte scolaire, rien sur les classes surchargées, rien sur la ghettoïsation des établissements, rien sur les expulsions massives de lycéens étrangers...
Le gouvernement persiste à vendre aux lycéens, au personnel éducatif, un projet peu ambitieux qui reste dans une logique du toujours moins. Le ministère ne répond pas aux réels problèmes du lycée, il ne fait qu’offrir pansements et pommades à des millions de jeunes. Plutôt que d’embaucher massivement des profs, il préfère organiser le lycée de manière à regrouper les lycéens en amphis, plutôt que d’embaucher des conseillers d’orientation, il préfère organiser un tutorat avec des étudiants bénévoles, à la place de médiateurs, de temps d’échanges et de dialogue ils créent des brigades policières dans nos établissement.
Une véritable réforme du lycée ne peut pas zapper les questions de citoyenneté, de santé, d’égalité, des nouvelles technologies, de mixité, d’écologie ou encore d’international. Il est urgent que les parents d’élèves, que le monde de l’éducation et les lycéens travaillent ensemble pour inverser la tendance et passer d’un lycée organisé de manière à répondre au marché du travail à un lycée permettant l’émancipation de tous.
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