Marché de l’emploi, ouvre-toi !
« En moyenne, entre 2005 et 2009, 86 % des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont fran- çais de naissance », affirme une étude de l’INSEE parue en novembre dernier. Ce qui n’est le cas que pour « 65% quand un de leurs parents est immigré et originaire d’un pays du Maghreb ». Soit une différence de 21 points. Un tiers de cette différence s’ex- pliquerait par une moyenne d’âge plus jeune et un niveau d’éducation plus faible chez les Français originaires du Maghreb. Car, plus le niveau du diplôme s’élève plus la différence s’amoindrit. A partir de bac+3, elle n’est plus que de 5 points.
De fait, les plus gravement touchés sont les jeunes issus des quartiers. Un rapport sur les missions locales publié en 2009 par le DARES souligne une relative inégalité entre les jeunes de ZUS (zones urbaines sensibles) et les autres jeunes. Si les jeunes de ZUS bénéficient d’un suivi plus intensif, ils ont cependant un accès moindre à l’emploi. Un différentiel de 6 points par rapport à l’ensemble du public accueilli qui reflète leur situation socio-économique. Plus souvent d’origine étrangère, ils sont également plus jeunes et moins qualifiés (plus de la moitié a, au plus, un niveau CAP- BEP sans diplôme). Notons également que ces jeunes sont plus souvent dépendants de leur famille et sont tributaires des transports en commun.
Mais que dire alors des Françaises issues de l’immigration maghrébine pour qui les écarts en matière d’accès à l’emploi sont tout aussi importants par rapport aux Françaises dont les deux parents sont français de naissance (18 points) et restent stables lorsque le ni- veau d’études s’élève ? Elles cumulent une discrimination sociale, de genre et d’origine. Ce cocktail d’inégalités en matière d’accès à l’emploi laisse nombre de jeunes issus des quartiers sur le carreau. Ces jeunes ont un besoin urgent d’orientation pour prévenir la rupture scolaire, et de formation profession- nelle pour dresser de nouvelles passerelles vers le monde du travail afin de réduire le score des discriminations.
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Pour illustrer un peu la manière dont les jeunes de quartiers sont sujets au chôma- ge, pote à pote vous propose d’examiner de plus près 3 chiffres simples :
L’augmentation du chômage des jeunes en ZUS, le taux de chômage des jeunes ainsi que le taux de chômage en France.
57,2% : C’est l’augmentation des chiffres du chômage des jeunes de ZUS (Zones Urbaines Sensibles) entre 2008 et 2009 selon des chiffres provenant de sources gouvernementales.
24,4% : C’est le taux global du chômage des jeunes en France (tous diplomes et zones géographiques confondus). (eurostat)
10% : C’est le taux de chomage officiel en France en Septembre 2010. (eurostat)
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