Culture et communication , un ministère amer ?

 Dans ces quartiers-là, on sait que les gens qui travaillent sur les contenus culturels et médiatiques, quand ils organisent un blog, des ateliers vidéos ou un journal local…Et bien ils sont soutenus par l'argent de la politique de la ville ou du ministère de la jeunesse. Mais pas par le ministère de la culture et de la communication. C’est un problème.  

 Il y a dans nos combats la tentative acharnée de faire en sorte que les médias des quartiers aient accès au droit commun. Alors ça fait juste de trois ans que le ministère de la culture s'occupe de la communication, c'est assez récent, donc ils sont un petit peu en panique. Parce que traditionnellement le ministre de la culture n'est pas très enraciné dans les quartiers. Ça va demander un certain temps, d’autant qu’une inertie certaine règne au ministère. Néanmoins on a ouvert des brèches. Il y a deux ans par exemple sur un fond particulier, notre activité de lobbying  a porté ses fruits. Nous avons rencontré M. Frédéric Mitterrand  afin d’élargir le nombre de candidats au fond d'aide à la presse en ligne.  Il était en effet initialement prévu que pour les versions web des gros titres. Nous avons réussi à faire en sorte qu’une partie des financements de ce fond, soit ouverte à d'autres types de médias.   

Mais le vrai problème majeur aujourd'hui est, qui lit la presse ? Pourquoi est-ce que de moins en moins de gens des quartiers populaires la lisent ? Il y a donc besoin très clairement de changer les contenus. Et nous pensons qu'il existe une presse qui peut intéresser les gens des quartiers populaires et qu’il faut aider cette nouvelle presse là.  

Erwan Ruty

 

Erwan Ruty est directeur de l’agence de presse « Ressources Urbaines » et le co-fondateur de l’association « Presse & Cité ».