Regard d’expert

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Lundi, 15 Novembre, 2010
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Jean-Alain Steinfeld est directeur général de l’Opievoy. Cet organisme de logement social représente 50 000 logements et 21 projets ANRU et s’est engagé dans un grand processus de construction et de renouvellement urbain.

 

Julien Vanhee : Après des années de renouvellements, constructions, et rénovations massives, la ségrégation urbaine n’est pas finie. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ?


Jean-Alain Steinfeld : Il y a toujours une confusion entre politique du logement et politique de la ville. La remise en état des logements qui a commencé à l’arrivée de François Mitterrand et qui a connu plusieurs vagues successives l’a fait au fur et à mesure que les normes ont progressé. Aujourd’hui, paradoxalement, le parc public est en meilleur état que le parc privé qui lui, a fortiori, est dégradé du point de vue de l’isolation et des normes. C’est une toute autre chose pour la politique de la ville. En ce sens, l’exclusion s’est plutôt aggravée, puisque les éléments de service public relatifs aux droits communs, c’est à dire l’éducation, les forces de l’ordre, les travailleurs sociaux, les transports, ont continué de décliner quoi qu’on en dise. Donc l’exclusion ne vient pas de l’échec des politiques de réhabilitation qui sont un élément technique nécessaire mais bien du problème qu’on a eu de s’attaquer aux cités ghettos.


J.V : La politique liée aux ghettos est sur le devant de la scène depuis quelques années. Justement, il y a un échec. A qui la faute ?


J.A.S. : Il y a deux choses qui ont été mises en avant sur la politique de la ville. Les crédits spécifiques, mais qui, quand ils ont existé de façon importante, que ce soit avec la loi Delebarre ou sous le plan de rénovation urbaine de Borloo, ont trop souvent été à la place des crédits de droit commun. Et maintenant que les crédits de la politique de la ville décroissent, les quartiers risquent de perdre sur les deux tableaux. Mais la politique de la ville est moins nécessaire qu’une gestion normale du droit commun. Et la première chose que demandent les quartiers c’est d’être réinclus dans les villes et agglomérations, y compris du point de vue de la gestion des services publics communaux, nationaux. On ne peut pas se contenter d’effectifs publics très bas et faire un peu d’animation socioculturelle en contrepartie pour donner l’impression que tout va bien.

J.V : D’un autre coté avec notamment le procès (gagné par SOS racisme) contre l’office HLM de St Etienne, on s’aperçoit qu’il y a tout de même parfois une politique de ségrégation dans les attributions. Que dire du confinement de certaines catégories de personnes dans des quartiers ?


J.A.S. : Il y a un aspect automatique. Dès lors que vous avez des quartiers qui deviennent peu habitables par des classes moyennes ou simplement salariés modestes, survient alors une accumulation de la misère du monde, dans la mesure où c’est elle qui peut accepter toutes les conditions. Donc plus le quartier est dégradé, et moins le service public est présent, les choses s’accumulent.


J.V : Quelles seraient les solutions à apporter à ce problème ?


J.A.S. : On peut recloisonner, mais, aujourd’hui, je pense que les ségrégations ethniques, racistes, ne peuvent pas être totalement disjointes de la ségrégation sociale qui est en train de se faire ou de s’aggraver. On ne peut pas mettre de coté le fait qu’on est obligés de se battre pour obtenir un permis de construire face au refus de la pauvreté et du logement social. Dans pas mal de villes, il reste difficile de planter un panneau avec “ Construction de logements sociaux ”. Tout le monde est ouvert, à condition que ce ne soit pas dans son entourage immédiat, et la presse témoigne souvent de manifestations contre des projets de logements sociaux. C’est un sentiment qui est très profond. Pas le nôtre, car nous construisons le logement social y compris dans des zones rurales. Mais il faut être conscient qu’on n’arrive pas avec nos populations démunies et des quatre coins du monde dans des conditions éminemment souhaitées par tout le monde.


J.V : Y aurait il des pressions contre des constructions de logements ?


J.A.S. : Oui ! Ouvrez Le Parisien (ndlr : édition 15/10/10) il y a encore eu des manifestations ce week-end. Il ne suffit pas de dire aux mairies “ vous aurez une sanction ”, ça va aider mais, néanmoins, il y a un égoïsme social qui joue. Et les élus, qui ne veulent pas être les héros de la défaite électorale cèdent.

 

Propos recueillis par Julien Vanhee

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