L’avenir de la politique française s'écrit à Goussainville
Nadjib SELLALI : En juin 2009, la mairie de Goussainville jusque là tenu par Antoine Casula UMP, bascule à Gauche avec le socialiste Alain Louis suite à des élections anticipé. Pouvez vous nous rappeler dans quel contexte cela c’est passé ?
Badr SLASSI : En 2008 lors des élections municipales nous avions constitué une liste de rassemblement de la Gauche, nous avions perdu de 13 voix. On avait constaté pas mal d’irrégularité pendant le vote notamment une radiation de 1200 électeurs soit 10% du corps électorale générale. Suite aux éléments que nous avions regroupé, nous avons déposé un recours au tribunal administratif qui nous donné raison et a annulé l’élection du candidat UMP Antoine Casula. Ce même tribunal a fait appelle au Conseil d’Etat qui a effectivement eu « irrégularité lors des listes électorales » selon leur terme. Une annulation de l’élection est proclamée la première semaine de mai 2009 destituant Antoine Casula de son poste de maire. Dans la foulée la préfecture met en place une délégation spéciale ce qui nous laissait place au démarrage à une nouvelle campagne que l’on a lancé le 5 juin 2009. Nous avons donc constitué une liste de toutes les forces de Gauche face à l’unique liste UMP. Le 21 juin 2009 nous remportions la ville dés le premier tour avec 52% des voix.
N.S :Un certain électorat de la droite goussainviloise s’est retrouvé surpris voir apeuré de vous voir accéder à la tête de la mairie, pourquoi ?
B.S :Pour mieux comprendre la situation je tiens à vous préciser une chose. Nous avons bénéficié d’un vote contestataire venant d’un certain électorat de droite échaudé par la mauvaise gestion du budget de la ville, de nombreux disfonctionnement des services publique…. Mais surtout par les nombreuses fraudes électorales de leur parti. Entre 2006 et 2009 il y a eu 3 élections municipale dont 2 ont été annulé pour irrégularité. Par contre les électeurs resté fidèle à leur candidat UMP ont effectivement été surpris voir apeuré lorsqu’il ont vu notre liste parce qu’elle est représentative de la sociologie de Goussainville. Notre équipe à une moyenne d’âge de 44 ans, ce qui est très jeune, et elle est constituée à 35% environ de français d’origine étrangère, avec entre autre de 4 français d’origine africaine sub-saharienne qui ont entre 28 et 32 ans, 4 français d’origine maghrébine et 1 asiatique… Par contre un autre électorat a été conquis par le fait qu’il y ai des jeunes, qu’il y ai une représentativité de la diversité de la France. Ils nous ont fait confiance parce qu’ils étaient disposé à encourager des jeunes tout en sachant que si Alain Louis nous faisait confiance il adhérerait à cette nouvelle dynamique. Nous avons été porté par la fierté de nos électeurs au point où le 27 juin 2009 nous avons était obligé de faire notre premier conseil municipale dans un gymnase de la ville le parce qu’il y avait 400 goussainvilois qui ont fait le déplacement. Je vous avouerai que nous avons suscité la curiosité de nombreuses personnes dont les médias qui ont retrouvé en notre union l’image de la France d’aujourd’hui. Je tiens a précisé que nous avons tous un emploi, certains sont dans la finance, d’autres sont travailleurs sociaux ou encore enseignants, attaché presse etc…nous sommes donc tous salarié et à côté nous sommes élu, engagé au service de la République.
N.S :On a entendu le jour de votre élection et on entend encore de la part de certains goussainvillois aigri « La cité est arrivé au pouvoir ». Qu’est ce que vous avez envie de leur répondre à ces concitoyens ?
B.S :Il paraît qu’ Elisabette Hermanville, l’ancienne maire de droite avait un jour dit que« Goussainville s’arrête au portes des Grandes Bornes »… La cité des Grandes Bornes et la cité Ampère sont nos deux plus gros quartiers à Goussainville. Ce sont des quartiers qui avait pour réputations d’être des quartiers ghetto il y a prés d’une 10 aine d’années parce qu’animé d’émeute urbaine et de violences régulière… Donc les habitants les plus anciens de la ville lorsqu’ils ont vu sur notre liste des noirs et des arabes ils ont se sont dit « c’est la cité qui arrive », ils ont eu peur ! Ils nous tout de suite condamné d’irresponsable au sens large et précis du terme, incapable de pouvoir gérer notre commune. Nous sortions en plus des élections présidentielle avec un Nicolas Sarkozy qui s’était engagé sur une politique sécuritaire dure avec des mots comme « Karcher » , « Racailles »… Donc cet électorat de droite là c’est dit en nous a stigmatisé d’entrée de jeu. En nous voyant ils disaient que « ça y est, c’est la fin du service publique, c’est la fin de la république… » sans prendre en considération que nous avons le soucis de l’intérêt générale comme n’importe qui d’autre.
N.S : Votre équipe municipale affiche un dynamisme fort, quels espoirs sucitez vous dans commune ?
B.S :Il y a deux attentes fortes parmi nos concitoyens goussainvilois. La première c’est d’avoir un service public de qualité qui soit plus équitable. Avec l’ancienne équipe, et c’était de notoriété publique, si vous étiez dans leur camp, tout allait bien pour vous par contre si vous n’étiez pas ami avec eux ou que vous n’étiez pas dans leur petits papiers, vous aviez droit qu’à un service publique minimum. Deuxièmement, les goussainvilois sont en demande de plus de démocratie. Il faut savoir que pour une ville de 30 000 habitants, il n’y a pas de conseil de quartiers à Goussainville. Lorsque nous sommes arrivés, la première chose que nous avons annoncé c’est l’installation de comités de quartiers. Suite à cette initiative que nous proposions nous sommes tombé face un engouement certains. Les gens se disaient qu’enfin ils allaient pouvoir avoir un espace démocratique ouvert transparent dans lequel ils pourront débattre avec leurs élus des projets de la ville qui porte sur l’économique, le cadre de vie, l’écologie, l’éducation, la culturel, le sport ….sans attendre de passer par le bureau du maire. Les goussainvilois sont en quête de respect, ils en ont marre de défrayé la chronique judicaire et autre…
N.S : Justement, au regard de l’espoir que vous suscitez on doit très certainement vous attendre au tournant…
B.S : Evidement ! Quand vous êtes nouveau, quand vous êtes jeune vous suscitez forcément de l’espoir. Moi je ne me fais pas d’illusion même si l’on travaille d’arrache pied et qu’un rythme est lancé pour remettre « la mairie à l’endroit », parce que nous avons hérité entre autre d’une mairie très endettée ça va mettre un peu de temps. Nous engageons actuellement des chantiers comme la création dune maison des associations, la mise en place de comité de quartiers, nous refaisons le stationnement de la ville ainsi que la circulation qui est quelque chose d’assez anarchique…Mais malgré tout nous savons d’ores est déjà que même si par ses chantiers nous répondons à des espoirs, à des attentes nous savons que dans le même temps nous suscitons des déceptions. A nous d’être de bon pédagogue pour que nos concitoyens entendent et comprennent que pour construire une ville juste, une ville équitable ça demande un peu de temps…Par contre chaque chantier et présenté avec une totale transparence en terme budgétaire et en terme de temps.
N.S : Au de là de ces chantiers quels sont vos projets à court et moyen terme dans lequel vous vous êtes engagé?
B.S : Le développement économique. Aujourd’hui Goussainville connait un taux de chômage qui est supérieure à la moyenne de la moyenne nationale. Nous sommes à 18% alors que nous avons l’aéroport de Roissy tout proche qui est un véritable vivier d’emplois. Il n’y a pas assez de transports pour permettre aux goussainvilois de s’y rendre et ça une de nos priorités. Ensuite la droite nous à laissé, à l’entrée de la ville une zone d’activité à l’abandon. Nous allons relancer cette zone d’activité économique en faisant venir des entreprise en mettant en valeur l’attractivité du site de part les qualités de sa situation géographique routière et ferroviaire. Le résultat sera en faveur des habitants de la ville qui pourront trouver un emploi à proximité de chez eux. Enfin l’un des enjeux pour nous est de redynamiser le tissu associatif qui a été trop longtemps mis de côté. Nous sollicitons donc les associations en leur proposant la création d’une maison des associations dans laquelle ils ont envie de s’investir, des actions citoyennes et culturelle dans lesquelles ils ont envie de s’investir. Notre fonctionnement c’est du donnant/donnant, nous leur mettons des moyens financiers et matériels à travers des projets concret en retour nous leur demandons d’offrir des animations et loisirs de qualité aux habitants. Nous lançons également le réaménagement du quartier du « Vieux Pays » fait d’ancienne bâtisse qui a été laissé en friche pendant des années. Nous avons lancé un audit pour voir ce qui été réaménageable et ce qu’il ne l’est pas pour pouvoir créer une zone d’activité qui sera mis à disposition aux petits artisans et aux associations. A l’ère du numérique, Il nous a est paru évident que pour faciliter les démarches administratives il fallait que la mairie se dote d’un site internet pour que les habitant puisse les effectuer directement chez eux. Nous avons également engagé une redéfinition des missions de la police municipales qui n’étaient pas claire… Dés le premier semestre les premiers aménagements verront le jour.
N.S :Avez-vous pour projet de désenclavé les cités des Grandes Bornes et Ampère qui souffrent comme beaucoup de quartier en France d’un manque de transport pour se rendre à la gare ou au centre ville par exemple…
B.S : Ce qui était aberrant avec l’ancienne équipe municipale c’est qu’ils avaient décidé d’arrêter les lignes de bus en direction du RER à 20H30. A partir de 21h vous pouvez voir des personnes qui, par manque de transport sont obliger de remonter à pied jusqu’aux cité, ça représente 1km de distance…Imaginez l e parent qui est avec ses enfant ou la personne âgée ou encore la personne qui est chargée l’effort que ça lui demande…Nous avons pris le pari de mettre en place immédiatement des lignes de bus qui sont synchronisés avec le passage des RER et ce jusque tard dans la nuit. Pour palier au sentiment d’insécurité éventuel des agents de la police municipales seront présent sur ces lignes parce qu’entre autre c’est là qu’est sa place. Tout le monde à le droit à la sécurité quelque soit le quartier.
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