« Une région, une zone »
Depuis 10 ans, la Région Ile-de-France a réalisé des efforts sans précèdent pour développer les transports en Ile-de-France et faciliter les déplacements des franciliens.
Cette démarche s’est construite sur deux piliers. D’une part, l’investissement massif pour moderniser des lignes, créer de nouvelles infrastructures et renouveler le matériel roulant. D’autre part, l’aide aux personnes avec la mise en place de nombreuses tarifications spéciales, pour les étudiants, les chômeurs, les Rmistes ou les parents isolés.
Si la politique régionale a permis de rattraper le retard accumulé en matière d’infrastructures, la tâche reste titanesque du point de vue tarifaire.
Pour réduire les inégalités sociales dans notre région et répondre à l’urgence environnementale, il faudra en effet agir conjointement sur le maillage du territoire mais aussi sur la tarification.
Pour permettre aux transports publics de jouer pleinement leur rôle de justice sociale mais aussi leur devoir écologique il faut supprimer les zones tarifaires qui divisent notre région.
Injustes socialement, les six zones d’Ile-de-France sont aussi absurdes. Le dézonage total ou progressif est aujourd’hui un impératif du point de vue symbolique et social.
Les habitants de banlieue subissent déjà de multiples pénalités. Temps perdu dans les transports, temps réduit pour la vie familiale, difficultés d’accès à l’emploi, à la culture, aux loisirs, aux formations de qualités, sont autant de handicaps auxquels la politique tarifaire régionale actuelle répond mal.
Les politiques de soutien segmentées, fondées sur des aides ciblées, ne répondent pas aux difficultés du plus grand nombre. Elles excluent les classes populaires qui travaillent et les classes moyennes de banlieue. Par exemple, un père de famille, ouvrier donc aux revenus modestes, et qui travaille sur Paris ne bénéficie d’aucune aide.
Le dézonage est l’illustration parfaite des révolutions auxquelles la gauche a renoncé alors qu’elles conditionnent l’émancipation des classes populaires en Ile-de-France.
Pourquoi les habitants de Paris, de Champigny-sur-Marne ou de Mantes-la-Jolie, n’auraient-ils pas les mêmes droits et les mêmes chances de s’épanouir ?
Rappelons que la différence de prix d’un « Pass Navigo » entre un usager de deux zones et un usager de six zones s’élève à 804€ par an.
Il faut s’interroger sur l’aberration de ces zones incohérentes, du point de vue territorial, qui coupent des villes en deux et éloignent parfois les habitants des quartiers les plus enclavés de leur centre ville.
Notre région est riche de sa diversité sociale et culturelle, forte du dynamisme de sa jeunesse mais encore faut-il donner à tous les talents les moyens de s'épanouir et de se rassembler.
Dans le contexte actuel d’urgence écologique, il faut également revenir sur les bienfaits environnementaux du dézonage.
L’intérêt général consisterait à inciter en priorité ceux qui habitent le plus loin à prendre les transports en commun.
Le dézonage, qu’il soit total ou progressif, doit être le complément d’une politique de maillage du territoire par les transports, mais il est indispensable si l’on souhaite vraiment que les Franciliens, notamment de lointaine banlieue, laissent leurs voitures au garage.
Il est temps de remettre en question sérieusement le rapport entre la distance et le prix dans notre approche tarifaire.
Si l’on considère les transports propres et durables comme une priorité et les émissions de CO2 comme une destruction de richesses, il devient en effet contestable de faire payer aux usagers un prix au kilomètre plutôt qu’un forfait.
La crise sociale sévit et brutalise les plus fragiles, la crise environnementale s’aggrave jour après jour. Il n’est plus possible d’attendre.
Comme toute politique ambitieuse, le dézonage est onéreux mais les idéaux progressistes ne peuvent se limiter à des questions budgétaires. Si les collectivités et les entreprises publiques de transport redoutent l’impact budgétaire d’une telle mesure, il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités et de trouver des solutions de financement. Des mécanismes de compensations par la taxe carbone pourraient par exemple être envisagés.
Le Président du Conseil régional est, depuis 2006, Président du STIF (Syndicat des Transports d'Ile-de-France) il a donc toutes les cartes en main pour agir sur le zonage qui divise les franciliens et écarte symboliquement la banlieue.
A l'approche des élections régionales de mars 2010, nous demandons à l’ensemble des candidats d'inscrire le dézonage tarifaire dans leurs projets politiques.
Signez et faites signer massivement l’appel citoyen lancé par le Collectif « Une région, une zone » pour le dézonage tarifaire des transports en Ile-de-France en suivant le lien : www.lapetition.be/en-ligne/appel-du-collectif-une-region-un-tarif-5147.html
Contact : uneregionunezone@gmail.com
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