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La "priorité nationale" constitue une remise en cause radicale des grands principes d'égalité et de fraternité
L'article 1 de ce projet de loi prévoit que "l'accès des étrangers à tout emploi public ou privé, à l'exercice de certaines professions, activités économiques ou associatives, fonctions de représentation professionnelle ou syndicale, est fixé par la loi". En clair, Marine Le Pen se réserve la possibilité d'interdire, par une simple loi, tout type d'emploi aux étrangers dans n'importe quel secteur d'activité. Potentiellement, c'est une restriction plus forte que les lois de Vichy qui proscrivent l'accès de certaines professions aux juifs.
La candidate du RN prévoit également de réserver "aux Français" certaines prestations comme les allocations familiales, et de conditionner l'accès à d'autres comme le RSA, pour lequel les étrangers devront justifier de 5 ans de travail équivalent temps plein.
L'exclusion des étrangers résidant régulièrement en France du bénéfice de l'allocation méconnaît le principe constitutionnel d'égalité.
La solidarité de la nation est en effet doublement protégée par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui consacre le principe d'égalité, et le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, qui prévoit que "tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence", sans aucun critère de nationalité.
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