Une IVG quand je veux !

  • strict warning: Non-static method view::load() should not be called statically in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/views.module on line 879.
  • strict warning: Declaration of views_handler_filter::options_validate() should be compatible with views_handler::options_validate($form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/handlers/views_handler_filter.inc on line 589.
  • strict warning: Declaration of views_handler_filter::options_submit() should be compatible with views_handler::options_submit($form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/handlers/views_handler_filter.inc on line 589.
  • strict warning: Declaration of views_plugin_row::options_validate() should be compatible with views_plugin::options_validate(&$form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/plugins/views_plugin_row.inc on line 135.
  • strict warning: Declaration of views_plugin_row::options_submit() should be compatible with views_plugin::options_submit(&$form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/plugins/views_plugin_row.inc on line 135.

Vendredi, 30 Septembre, 2011
Logo

 

Plus de trente ans après la loi sur l’avortement de Simone Veil, l'IVG est-elle entrée dans les moeurs ? Pas si sûr. L’acte n’est pas anodin et il ne s’est toujours pas banalisé. Vouloir avorter en France en 2011 peut encore s'avérer un parcours semé d'embûches.


Il n’est pas rare d’entendre qu’il n’y a que trois, deux, voire un seul endroit où avorter pour tout un département. Une situation qui laisse pantois(e) quand elle ne choque pas tout simplement. Interrogée, la Présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, Françoise Nay, confirme : « A priori, il n’y a pas d’égalité d’accès à l’IVG en France. » En 2009, 222 100 IVG ont été recensés en Francei.

 

Un manque de personnel. « Certes il y a un problème de recrutement », reconnaît Françoise Nay. « Pour la simple et bonne raison qu'il n’y a pas de formation. Il n’y a pas de renouvellement des équipes, pas de volonté. On est dans une situation de pénurie annoncée depuis quinze ans. On aurait pu rectifier le tir en temps et en heure. » La formation se résume à quelques heures de cours pour la théorie et la pratique d’avortements en internat, alors que « la formation dans les centres d’IVG dits « autonomes », de nouveaux médecins a été empêchée à l’AP-HP », précise le Dr Jean-Claude Magnier, co-Président de l'ANCIC (Association Nationale des Centres d’Interruption de grossesse et de Contraception).

 

Un acte peu valorisé. Peu valorisée par l’institution hospitalière, la pratique de l’IVG est peu valorisante pour le futur médecin. « Actuellement, le système de santé est fortement remis en cause », avance le Dr Magnier. « Mais les spécificités propres à l'IVG en rajoutent par rapport au traitement global. Par exemple, la rémunération de l'acte est à peu près le tiers de ce qu'elle devrait être. Ce forfait a été vaguement augmenté quelques fois mais n'a pas du tout suivi les coûts réels. » L'IVG est devenue un acte peu rémunéré dont se désintéressent les directeurs d'hôpitaux et duquel les établissements privés se désengagent.

 

Des structures qui disparaissent. Alors que plus des deux tiers des IVG (77 % en 2008) sont pratiquées dans le secteur public, le nombre de structures tend à diminuer. A noter que 5 % des établissements en réalisent un quart. « Il y a eu une centaine de fermetures de centres cette année.», affirme Françoise Nay. Pour pallier ces difficultés matérielles, les autorités sanitaires encouragent l'avortement médicamenteux. Ce qui n'a pas grand sens dans la mesure où la pratique en cabinet doit être soumise à la proximité avec une structure pratiquant les IVG.

 

Des délais qui s'allongent. Les structures existantes sont débordées. « On est à moins de 540 maternités aujourd’hui, » poursuit Françoise Nay. « Avec la diminution des lieux d’accueil, les capacités des femmes à avorter ont diminué. Ce que l’on sait avec certitude, c’est que les délais de réponse se sont allongés, jusqu’à trois semaines sur Paris ce qui fait beaucoup. On voit augmenter le nombre d’avortements à l’étranger. On sait par exemple que ce peut être compliqué d’avoir une IVG sur la région parisienne en été. On met les femmes en difficulté alors qu’elles sont déjà dans une situation angoissante. » Ce que confirme l’Ancic : sur 125 femmes ayant eu recours à une IVG sur un seul établissement néerlandais, 29 % d’entre elles avaient formulé leur demande dans le délai légal.

 

Une réelle maltraitance. Ces paramètres additionnés engendrent une maltraitance que dénonce le Dr Magnier. Ce dernier préconise d’accueillir les femmes dans des structures dédiées, dans des conditions décentes, avec du temps à leur consacrer, couplées à de vraies consultations sur la contraception. La prise en charge de l’IVG à l’heure actuelle peut se révéler un non-choix pour la patiente. « Les femmes doivent pouvoir choisir la manière dont elles vont avorter, sous anesthésie locale ou générale si elles le désirent, et ne pas se voir imposer un avortement médicamenteux, comme cela arrive. » Jean-Claude Magnier confirme que nombres de praticiens n’hésitent pas à refuser des IVG à des femmes qui en ont déjà subi une, alors qu’il n’y a pas de contre-indication particulière à subir ce geste plusieurs fois. Sans parler des mineures qui étaient 11 670 en 2009ii en France métropolitaine à avorter et de qui l’on exige une autorisation parentale, voire la présence d’un parent. Le droit pour les femmes à disposer d’elles-mêmes : encore un effort !

 

Christine Chalier

 

i Chiffres de la DREES, études et résultats n° 765 de juin 2011.

ii Chiffres cités par l'ANCIC.

 

Publier un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.