Faut-il aimer l’éducation populaire ?
« Ne me libère pas, je m'en charge » scandait un slogan de Mai 68. C’est toute la démarche de l’éducation populaire et c’est ce que propose de rappeler un ouvrage paru en octobre dernier. Treize contributeurs, acteurs de l’éducation populaire, déclinent en dix chapitres dix aspects, possibilités, conceptions de cette théorie héritée de grands mouvements sociaux et politiques, actuellement en passe de tomber dans les oubliettes. De Julien Bayou, cofondateur de Jeudi Noir et Génération précaire à Emmanuelle Cosse, ancienne présidente de Act Up-Paris, tous nous expliquent que l’éducation populaire, ascenseur social rarement en panne, permet l’auto-émancipation, sert à secouer les idées reçues, forme mais ne formate pas à travers leurs expériences respectives.
Co-gestion et stabilité pour l’éducation populaire
Lui-même contributeur et co-directeur de l’ouvrage, Mikaël Garnier-Lavalley, actuel co-président du CNAJEP (Comité pour les relations Nationales et internationales des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire), se laisse séduire par l’idée d’un ministère de l’Education Populaire avec des conditions : « Une certaine co-gestion avec le monde associatif est l'intérêt de l'éducation populaire. De plus, une association est une structure vivante. Son projet repose sur un équilibre financier de plusieurs natures. Aujourd’hui on observe le tarissement du soutien des collectivités et de l'Etat qui nous renvoient vers des fondations. Les associations ont besoin de stabilité et d'un système de financement sur plusieurs années pour développer leur projet. » Une idée qui fait son chemin.
Christine Chalier
10 raisons d'aimer (ou pas) l'éducation populaire, sous la direction de Damien Cerqueus et de Mikaël Garnier-Lavalley. Editions de l'Atelier, 2010.
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