Impliquons les entreprises dans la formation professionnelle. La réponse de J-L Mélenchon
L’accès à l’éducation et à la qualification est une condition essentielle de tout projet d’émancipation. Le FG augmentera l’investissement de l’Etat dans l’enseignement professionnel de 50 % pour que les enseignements techniques, professionnels et généraux soient d’égale qualité. Car comme vous le signalez, tout doit être fait pour contribuer à la réussite de toutes et tous dans l’accès à un diplôme national qualifiant.
Au sujet de la question des stages que vous signalez, il faut rappeler que c’est avant tout à l’Education nationale de créer les conditions pour permettre à tous les jeunes de pouvoir avoir accès à un stage dans les formations qui le nécessitent. Si les entreprises doivent y contribuer, car elles bénéficient d’une formation professionnelle de qualité de leurs futurs salariés
grâce au service public, c’est d’abord et avant tout par leur contribution financière notamment par la taxe d’apprentissage.
Au niveau des établissements scolaires comme des rectorats, la mobilisation des personnels et des services doit pouvoir garantir de mettre à disposition des jeunes en formation les offres de stages nécessaires en nombre suffisants. Les moyens en personnels pour y arriver seront débloqués. Nous adhérons au principe que ces offres de stages, émanant des lycées comme des services académiques doivent permettre aux lycéens de pouvoir postuler anonymement afin de lutter contre les discriminations et les inégalités de « réseaux sociaux ».
Nous sommes par contre défavorables aux incitations fiscales que vous réclamez. Le bilan que l'on peut tirer des incitations fiscales est que cela est davantage perçu (et utilisé) comme un effet d'aubaine pour baisser le coût du travail que comme un moyen de créer des emplois et/ou de favoriser l'insertion professionnelle. On connaît le faible impact des 72 milliards d’exonération des cotisations sociales des employeurs sur l’emploi, et leur terrible impact sur le système de protection sociale. Les stages par ailleurs nécessitent d’être plus encadrés. Il est impératif que chaque jeune bénéficie bien d’un tuteur de stage dans sa formation et dans l’entreprise qui l’accueille. Les responsabilités dans le suivi des stagiaires doivent être renforcées. Le cadre légal de la rémunération obligatoire des stages doit également être réévalué. Rappelons également
que le recours aux stages par les employeurs ne peut se substituer à des emplois et doivent être des temps de formation.
Ces réflexions doivent également être déclinées pour l’apprentissage. Nous privilégierons les sections d’apprentissage dans les Lycées professionnels publics aux CFA privés. Mais dans les sections d’apprentissages en lycées professionnels comme dans les rectorats, la mise à disposition d’offres de contrats d’apprentissage et les conditions d’anonymat pour y postuler devront être instaurées.
Il est par ailleurs urgent de lutter contre l'extrême précarité des jeunes par une revalorisation et une extension de l'aide sociale immédiatement et par l'adoption à terme d'un revenu sous forme d'allocation d'autonomie appuyé sur un statut social du jeune en formation. En tout état de cause dans ces conditions la relation entre les jeunes quels qu'ils soient et les entreprises changera. Ils seront sécurisés socialement et financièrement et sans aucun doute, plus nombreux à acquérir une qualification sanctionnée par un diplôme.
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