La logique gestionnaire tue la démocratie locale !

  • strict warning: Non-static method view::load() should not be called statically in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/views.module on line 879.
  • strict warning: Declaration of views_handler_filter::options_validate() should be compatible with views_handler::options_validate($form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/handlers/views_handler_filter.inc on line 589.
  • strict warning: Declaration of views_handler_filter::options_submit() should be compatible with views_handler::options_submit($form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/handlers/views_handler_filter.inc on line 589.
  • strict warning: Declaration of views_plugin_row::options_validate() should be compatible with views_plugin::options_validate(&$form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/plugins/views_plugin_row.inc on line 135.
  • strict warning: Declaration of views_plugin_row::options_submit() should be compatible with views_plugin::options_submit(&$form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/plugins/views_plugin_row.inc on line 135.

Lundi, 26 Décembre, 2011
Logo

 

Danielle Simonnet porte un regard critique sur le fonctionnement de la démocratie locale, en s’interrogeant sur le rôle réel des assemblées des citoyens Parisiens étrangers extracommunautaires. Pour cette élue de Paris, la faute est à la logique gestionnaire qui préfère rester sur une représentation communautaire plutôt que de choisir l’orientation politique pour une véritable implication à la vie citoyenne.


La démocratie participative est un sport de combat et… d’état d’esprit ! Danielle Simonnet, secrétaire nationale du Parti de Gauche, est une élue du XXème arrondissement de Paris. Elle a participé à l’élaboration de l’assemblée des citoyens Parisiens extracommunautaires --- ce premier pas vers le droit de vote des étrangers. En 2001, Bertrand Delanoë, fraichement élu à la mairie, souhaite renforcer le pouvoir consultatif de 10 % de la population parisienne : les 215 000 résidents étrangers qui, contrairement aux non européens, n’ont pas le droit de voter aux élections locales. Dès le départ, séduite par l’initiative, Danielle Simonnet, en sa qualité alors d’adjointe en charge de la jeunesse, de la citoyenneté et des résidents étrangers extracommunautaires, se « donne à fond » dans ce processus démocratique. Mais voilà, au bout du compte, cette femme déterminée déplore un fonctionnement plus proche « d’un espace d’accompagnement pseudo-bienveillant (qui tend vers le communautarisme et l’hypocrisie) plutôt qu’une voie vers l’égalité des droits (où l’extracommunautaire deviendrait un véritable acteur de la vie citoyenne parisienne) ».

 

Pour elle, le double objectif de l’assemblée des Parisiens extracommunautaires n’est pas encore atteint. Loin de là. Ni l’objectif politique ou symbolique, c’est-à-dire « donner à voir à la République française que Paris se dirige vers le droit de vote des extracommunautaires » ; ni l’objectif de « banaliser la présence des extracommunautaires dans la vie politique ». Au contraire, « les conseils d’arrondissements fonctionnant plus comme des lieux d’enregistrements que comme des instances de délibération collective, aucune articulation n’est réellement pensée pour que des instances de démocratie locale comme les assemblées des Parisiens extracommunautaires puissent trouver leur place d’instance consultative, ou en tant que force de proposition critique ».

 

DES CITOYENS DE SECONDE ZONE

 

Pire, au lieu de représentants d’individus, ils sont restés des représentants de communautés : « on a limité les questions spécifiques aux extracommunautaires aux questions considérées comme réservées aux extracommunautaires, comme l’accueil des nouveaux citoyen-ne-s naturalisé-e-s dans la maison commune, à l’enjeu de la participation des extracommunautaires aux élections prud’homales, à la réhabilitation des foyers de travailleurs migrants… ». Au-delà du constat immédiat, la critique de Danielle Simonnet sur le fonctionnement de l’assemblée va plus loin : « Si on est sur du court terme : ça va ; mais sur du long terme, on atteint la banalisation de citoyens de seconde zone, relégués à un statut de sous citoyens locaux ». Mais pourquoi reste-on sur de la simple représentation communautaire ? Est-ce un problème de méthode ?

 

Sa réponse est simple : il s’agit du rapport intime qu’entretient l’élu avec l’exercice de la démocratie. Ça vient de là. Il y a deux écoles. La première, c’est la pensée « gestionnaire ». La deuxième, c’est l’esprit « transformateur ». « Si on conçoit le rôle de l’élu-e comme un gestionnaire, alors la démocratie locale devient « occupationnelle », vaguement consultative. » Pour les assemblées de citoyens extracommunautaires, cela se traduit par des instances qui ne font que de la figuration : elles existent pour être vues dans le décor, et non pas pour en devenir des actrices.

 

L’INTEGRATION POLITIQUE PAR L’INTEGRATION A UN PARTI

 

Mais « si on a une volonté profonde de transformation, alors on a besoin d’impliquer des contre-pouvoirs forts ». Cette vision n’est pas partagée par tous. « Dans le XXème, la nouvelle maire a voulu mettre à plat tous les conseils de quartiers et le conseil des résidents étrangers. Cette longue remise à plat a eu pour effet de démobiliser ou d’évincer les plus actifs. Etait-ce l’objectif recherché ? Nombreux sont celles et ceux qui le pensent ». Mais comment répondre à cette peur du contre-pouvoir ? Pour la conseillère de Paris qui siège au sein du groupe « Communiste et élus du Parti de Gauche », tout est dans le rapport de force, et aussi dans cette expérience innovante réalisée à Saint-Denis.

 

Ici, ce n’est pas l’origine communautaire qui prévaut. Non, ici, c’est l’orientation politique avant tout. Au conseil municipal, chaque parti politique représenté a été chargé de procéder à la désignation de citoyens extracommunautaires, proportionnellement à son nombre d’élu-e-s. Parce que la loi ne le permet pas, ils ne sont pas membres de droit du conseil municipal. Mais « les conseillers extracommunautaires assistent au conseil municipal, et lors de tout débat, ils peuvent solliciter une interruption de séance. Cette interruption, symbolique et nécessaire juridiquement, leur permet de pouvoir prendre la parole et exposer leur avis et arguments sur le sujet. » L’idée est d’intégrer les extracommunautaires aux décisions, avec la vocation à se saisir de tous les sujets afin que « l’extracommunautaire devienne un acteur politique comme les autres ». Voilà l’idée, mais « L’idéal est qu’ils accèdent au droit de vote et d’éligibilité, et que l’égalité citoyenne soit enfin effective ».

 

 

En attendant, symboliquement, le 8 décembre 2011, la nouvelle majorité sénatoriale annoncera une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers extracommunautaires. Même si la proposition sera vraisemblablement adoptée par le Sénat, elle ne pourra s’appliquer, nécessitant un référendum dont l’actuel Président de la République ne veut pas. Seule l’éventuelle victoire législative de la gauche en 2012 permettra l’application du droit de vote des résidents étrangers aux élections locales --- enfin. Il y a trente ans déjà, la gauche en avait fait la promesse. Comme quoi, si la démocratie est un sport, alors ça doit être une sorte de… de marathon.

 

 

dolpi

 

Publier un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.