Les concerts caritatifs, pourquoi ça fonctionne ?

« We are the world » aux Etats-Unis de Lionel Ricchie et Mickaël Jackson, les grands concerts de SOS Racisme de la place de la Concorde quand Coluche, Jimmy Cliff, Francis Cabrel ou Jean-Jacques Goldmann portaient fièrement le badge « Touche pas à mon pote ! ». Aujourd’hui, la formule des artistes qui s’engagent sur telle ou telle cause pour sensibiliser le public (leur public) semble toujours fonctionner…Au moins le temps d’une soirée… Les Enfoirés font toujours le tour des Zéniths de France, Rock sans papier a rempli Bercy, Le concert pour l’Egalité a réuni près d’un million de personnes sur le Champs de Mars le 14 juillet dernier, le Live 8 de Bono…pour ne citer qu’eux.

Des logiques plus ou moins équilibrées d’ailleurs selon les concerts. Oui parce que, logiquement quand on va à un concert, c’est pour écouter des chanteurs et de la bonne musique…Logiquement. Mais le concert caritatif a la particularité de pouvoir parfois être tout et n’importe quoi. La logique adoptée dans ces cas là est de faire participer le maximum de personnalités « connues » et aimées du public sur scène afin de toucher le maximum de gens. Dans ces cas là, on s’imagine qu’en mettant pêle-mêle des tas d’artistes sur scène, on va forcément intéresser un peu tout le monde…Mouais, c’est un point de vue.

Que la musique soit bonne

Mais, en réalité, la vraie question qui se pose est : est-ce que la mobilisation d’artistes le temps d’un concert est vraiment l’occasion pour les sceptiques d’évoluer sur leurs positions ? Ou juste l’occasion pour les militants, les sympathisants de telle ou telle association de se requinquer le temps d’une soirée et de retrouver l’énergie pour repartir et continuer d’y croire ? Ou bien l’occasion de passer une soirée agréable tout simplement ?

Quoi qu’il en soit, Mesdames et Messieurs les organisateurs de concerts caritatifs ou engagés, vous le savez, le public sera au rendez-vous. Parce que plus que jamais en ces temps « d’austérité », il a besoin d’un peu de solidarité et de baume au cœur. Le spectateur saura même se montrer très, très généreux. Mais svp, svp, svp, par respect pour ses oreilles : offrez-lui de la qualité.

Mais au public aussi, de voir plus loin que le bout…de la soirée. En s’engageant le lendemain, personnellement pour la cause qui l’a fait danser !

Loubna Cherchari