Les Rroms ne sont pas nomades !

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Samedi, 5 Octobre, 2013
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La population la plus européenne d’Europe est aussi la minorité la plus méconnue.

 

Difficile à croire, mais c’est pourtant vrai : les populations Rroms ne sont pas nomades. Non, victimes de persécution depuis une dizaine de siècles, elles ne font que fuir les répressions et les lois discriminantes à leur égard. Oui, elles sont rarement nomades, sinon, les 10 à 12 millions de Rroms ne constitueraient pas 10% de la population ici ou là, dans différents pays d’Europe. 10,33 % de la population en Bulgarie, 9,59 % en Macédoine, 9,17 %  en Slovaquie, 8,32 % en Roumanie, 7,5 % en Hongrie. Et l’historienne Henriette Asséo de souligner : « 80% des tsiganes Européens n’ont pas bougé de leurs pays respectifs depuis 2 ou 3 siècles ».

En France, un rapport interministériel daté de mai 2013 que l’on m’a remis, précise que la migration des populations d’origine Rrom dans les pays européens « commence à apparaître au tournant des années 90, au moment où la construction européenne prend une dimension nouvelle avec le principe de la libre circulation des personnes et où le démantèlement de l’ancien « bloc communiste » ouvre les frontières à l’Est. L’adhésion ultérieure de certains de ces pays à l’Union européenne ne s’est pas traduite par des mouvements de population massifs. » En France, les populations Rroms sont environ 20 000. Et elles ne sont pas nomades.

 

Dieu sait s’il existe que j’ai rien contre le nomadisme (au contraire…) mais la pensée dominante dans nos sociétés modernes rejette toute forme de nomadisme. Et tout ce qui y ressemble. Ou plutôt, quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, ici, pour discriminer une population, on dit qu’elle est nomade, et donc qu’elle ne veut pas « s’intégrer », adopter nos lois, se soumettre à notre mode de vie. Les populations Rroms sont vues comme des insoumis, quand ce n’est pas comme des « asociaux ». En 1954, un arrêt de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe (en Allemagne) a affirmé que « les Tsiganes avaient été déportés comme « asociaux », et non pour des raisons raciales ». Sans rire. Asociaux ? Et ça dure, et ça dure entre amnésie et injustice. Si elles ont eu droit aux camps nazis, avec (selon l'association Romani Phuu) entre 250 000 et 500 000 individus exterminés, les populations Rroms n’ont pas eu droit à être défendues au procès de Nuremberg ! La reconnaissance du génocide viendra qu’au début des années 1980.

Caricature à tous les étages

Mais comme avec toutes formes de discriminations, d’abord il y a l’ignorance, ou le mépris, cette maladie dont les symptômes sont la médiocrité et surtout la prétention d’être persuadé de savoir ce qu’il en est. J’étais persuadé de savoir que les populations étaient toutes catholiques. N’importe quoi. Certaines sont baptisées orthodoxes et enterrées comme des Musulmans. Les Rroms ne sont pas criminels par nature, chapardeurs ou que sais-je. Pour le maire d’extrême droite de la ville de Gyöngyöspata (en Hongrie), Oszkar Juhasz : « La criminalité tsigane est une notion scientifique. (…) Si les tsiganes élèvent des chevaux, ce n'est pas par amour des bêtes, mais pour dissoudre les corps des personnes qu'ils ont tuées ». N’importe quoi. Comme le dit un rapport sur la question signé par le sénateur Michel Billout, tout le monde y va de sa caricature et de sa tolérance à l’intolérance : « il est nécessaire de constater qu'il y a très peu de données existantes permettant de conclure à une plus forte criminalité parmi les Rroms que chez les non-Rroms. En France, par exemple, il n'existe aucune donnée à caractère ethnique. Pourtant les médias n'hésitent pas à faire l'amalgame sans jamais être contredits par les pouvoirs publics ou les responsables politiques ». Caricature et intolérance à tous les étages.

Mais cela dit « Compte tenu de leur situation vulnérable en termes d'exclusion, de discrimination et de pauvreté, nous apprend un rapport de 2011 du Centre européen des droits des Rroms et de l'ONG People in need, intitulé « Breaking the silence », les Rroms sont touchés de manière disproportionnée par la traite des êtres humains ».  La cause à leur « facteur de vulnérabilité ». Oui, il faut le marteler aux esprits empoisonnés par le « discours de Grenoble » du président Sarkozy, la traite n'est pas une « pratique culturelle » chez les Rroms. La traite n'est pas une « pratique culturelle » chez les Rroms. Il faudra du temps pour trouver des sérums et des vaccins efficaces. Tony Gatlif a beau réaliser des films qui bougent l’esprit et les clichés, ou même produire Liberté, un film qui se passe en 1943 dans la France Vichyste… ce n’est pas suffisant. Après la journée internationale des Rroms le 8 avril, à quand un musée de l’Histoire des populations Rroms ?

 

 

dolpi@maisondespotes.fr

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