Dakar : une élection municipale sous haute tension

  • strict warning: Non-static method view::load() should not be called statically in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/views.module on line 879.
  • strict warning: Declaration of views_handler_filter::options_validate() should be compatible with views_handler::options_validate($form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/handlers/views_handler_filter.inc on line 589.
  • strict warning: Declaration of views_handler_filter::options_submit() should be compatible with views_handler::options_submit($form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/handlers/views_handler_filter.inc on line 589.
  • strict warning: Declaration of views_plugin_row::options_validate() should be compatible with views_plugin::options_validate(&$form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/plugins/views_plugin_row.inc on line 135.
  • strict warning: Declaration of views_plugin_row::options_submit() should be compatible with views_plugin::options_submit(&$form, &$form_state) in /home/uwcj2475/poteapote.com/web/sites/all/modules/views/plugins/views_plugin_row.inc on line 135.

Lundi, 17 Août, 2009
Logo

Interview de Libasse Hane, 40 ans, spécialiste des questions de gouvernance locale et conseiller municipal élu sur une liste citoyenne apolitique.dans une commune d'arrondissement à Cambéréne situé dans la  banlieue Dakaroise. Libasse Hane est chargé de programmes à la Fédération Internationale des Jounalistes (Source Image: France 24)

 

Najib SELLALI : l’actualité politique  sénégalaise est en ébullition, les médias en font état régulièrement, commençons si tu veux bien par les élections municipales dakaroise: l ambiance de campagnes, les espoirs et les désillusions quelles ont pu suscitées

Libasse HANE : En fait, personne n'avait imaginé auparavant le scénario actuel après les dernières élections, surtout au niveau de la grande mairie de Dakar. L'ex tout puissant Maire Pape Diop se voyait déjà reconduit à son poste, j'en veux pour preuve la rencontre qu'il a eue avec des jeunes de notre localité à propos du mausolée qui est en reconstruction, il leur assurait de faire un gros geste qu'il avait déjà prévu dans son budget. Les libéraux pensaient que le pouvoir leur était éternel donc c'était des promesses à n'en plus finir, l'utilisation excessive de l'argent pour corrompre les masses. Ils ont oublié de compter avec l'impact des médias dans la conscientisation des populations. La plupart des gens n'ont pas voulu voter pour les libéraux, parce que tout simplement il n'avaient pas une totale confiance en Pape Diop qui après la victoire pourrait laisser la Mairie à Karim Wade, ce qui risquer de constituer un détournement de suffrages. En outre, si l'opposition a pu tirer son épingle du jeu, c'est uniquement à cause de son unité que les libéraux ont cherché à casser par tous les moyens. Maintenant que l'alternance a eu lieu dans beaucoup de collectivités locales des grandes villes, les populations fondent beaucoup d'espoir surtout dans le changement des méthodes et formes de gouvernance. Les gens veulent des élus plus proches d'eux, qui communiquent avec eux, qui connaissent leurs vrais problèmes et qui posent des actes pour y apporter des solutions. Il faut des élus de type nouveau moins embourgeoisés et acceptant de faire face à la demande sociale.

 

N.S : Est ce que ce type de profil existe dans la sphère politique sénégalaise et si oui qui sont ils?

L.H : Il y a des profils intéressant comme Cheikh Bamba Dièye qui est un Ingénieur et qui est constant dans sa démarche et qui a pu battre cinq ministres de Wade à Saint Louis. Il a une réputation d'intégrité et avant son élection chaque fois qu'il y avait des problèmes, c'est lui qui était là. Khalifa Sall qui gère la ville de Dakar vient de signaler avant hier avec sa déclaration de patrimoine et veut inaugurer un nouveau style de gouvernance. Il en est de même pour Le jeune Dr Malick Diop qui gère la mairie de Fann-Point E-Amitié qui avait déclaré ses bien déjà dès la campagne pour donner un signal fort. Alioune Ndoye au Plateau, etc. Par contre, ce qui est à craindre, c'est le retour dans anciens barons du PS dont la gestion fut décriée il y a seulement sept ans qui reviennent aux affaires, quelque part on a l'impression que les sénégalais sont amnésiques ou ne sont pas cohérents.

 

N.S : et selon toi d ou vient cette amnésie, cette incohérence? Les sénégalais ne seraient pas échaudé par la politique?

L.H : Elle vient simplement de la pauvreté intellectuelle des candidats qui ne proposent pas d'alternative claire aux populations. Durant la campagne, c'est uniquement du dénigrement et du otes toi que je m'y mette. La preuve, rares sont les partis ou listes qui ont proposé des programmes clairs avec une vison bien définie. On veut s'installer d'abord pour voir ce qu'il y a à faire après. ce n'est pas cohérent à mon avis. De ce fait la gestion municipale laisse peu de place à la prospective, et on ne gère que le quotidien. Les sénégalais ne sont pas échaudé par la politique. Au contraire le taux de participation à ces élections a montré que les sénégalais ont voulu sonner la fin de la récréation pour les politiciens en leur disant qu'ils restent vigilants, je pense que le pouvoir a bien décortiqué le signal.

 

N.S : vraiment? Cela n a pas empécher le président Wade de nommé son fils à un ministére majeur, non?

L.H : Mais cela ne fait que confirmer ce que soupçonnait les populations. La logique de Wade est bien clair. Avant c'etait l'ANOCI qui avait un budget plus important que celui des ministères, maintenant que le sommet de l'OCI est terminé et que l'ANOCI n'a plus sa raison d'être, c'était la mairie de dakar qui gère un budget de 40 millliards, les populations ayant dit niet, il avance maintenant à visage découvert en usant de son pouvoir de nomination en faisant fi de certains principes d'éthique. En tout cas, les autres autorités du pouvoir doivent bien tirer la leçon.

 

N.S : l'ANOCI?,OCI? Peux tu nous dire ce que c'est?

L.H : ANOCI c'est l'Agence Nationale de préparation du Sommet de Organisation de la Conférence Islamique qui était chargée de la réalisation des infrastructures qui ont un peu changé le visage de la capitale mais à quel prix (surfacturations, procédures nébuleuses, etc) et qui avait réfusé de rendre compte à l'Assemblée nationale ce qui avait ouvert les hostilités avec Macky Sall ancien Premier Ministre

 

N.S : peux t on parler d une monter anormale de l'islam politique au senegal?

L.H : Pas de montée, mais d'une réalité politique au sénégal. En réalité, ce sont les familles religieuses qui tirent les ficelles du jeu politique. ce qui est dangereux, c'est la montée de partis politiques créés au sein même des familles religieuses. Parti de la vérité et du développement créé par Serigne Modou kara Mbacké qui se propose de faire appliquer le projet de Société de Serigne Touba fondateur du mouridisme, le Parti de l'unité et du Rassemblement créé par les Moustarchidines une branche de la famille tidiane avec comme responsable moral Moustapha Sy, etc.

Bon commençons par le Mouridisme. C'est la 2e communauté religieuse du pays. elle est dirigée par de puissants marabouts propriétaires terriens et grands producteurs contrôlant parfaitement la productions arachidière et certaines filières. Le Président Wade en fait partie et leur fait la part belle de telle sorte qu'on a l'impression toutes les affaires sensibles se traitent avec l'aval de Touba, leur capitale située au centre du pays. Tout Ministre fraîchement nommé se sent redevable d'aller solliciter les prières du Khalife. Le projet de société de Serigne Touba, on en parle mais rares sont ce qui en savent quelque chose. Les tijanes c'est la 1ere communautés avec plusieurs obédiences dont les moustarchidines dirigés par Moustapha Sy, dont le père est Cheikh tidiane Sy compagnon de Senghor et frère de l'actuel khalife avec qui il est en bisbilles. Les moustarchidines parainent un peu le tout puissant et inamovible Ministre des Finances Abdoulaye Diop. Les tidianes sont jaloux de la part belle faite par Wade aux Mourides chez qui on investit beaucoup en négligeant les autres communautés. Si on n'y prend garde, l'étincelle de demain risque de venir par là.

 

N.S : Au lendemain de cette actualité politique quel ambiance reigne t il dans les rue dakaroise?

L.H : Les populations sont un peu fières d'avoir montré aux gens du pouvoir qu'en réalité c'est eux qui décident et aux gens de l'opposition qu'elles ne donnent pas de chèque en blanc. A travers les émissions interactives des radios cela se perçoit assez clairement. On sent que les gens sont toujours intéressés par les questions politiques, mais aussi par tout ce qui touche à la gestion de la cité.

 

N.S : Quel avenir se dessine pour la jeunesse sénégalaise? Peut on s entendre à des changements majeurs?

L.H : La jeunesse sénégalaise, c'est regrettable de le dire risque d'être le dindon de la farce, aucune alternative n'est dessinée pour elle. les perspectives ne sont pas clairement définies. Rien que des actions populistes. les actes posés risque d'être dans la continuité.

 

N.S :  Doit on s'attendre à une recrudescence d'une migration clandestine vers l'europe?

L.H : Les collectivités locales nouvelles semblent avoir des priorités plus urgentes comme la sécurité, l'éclairage public, la prévention des inondations et pas mal d'autres, aucun nouveau programme n'est annoncé en direction des jeunes. En tout cas si rien n'est fait retenir les jeunes dans les zones de départ ils vont venir en Europe

Publier un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.