The US CAN do it !
Barack Obama est le nouveau président américain. Pas tout à fait WASP (White Anglo-Saxon Protestant) comme la plupart de ses prédécesseurs à la Maison Blanche. Le monde entier a fêté sa victoire, et on comprend pourquoi !
D’abord parce qu’il a su incarner une alternative démocrate à l’Amérique de Bush, celle de la guerre contre l’axe du mal, celle des prisons pleines et des fusillades sanglantes dans les écoles, celle des millions de travailleurs pauvres et de retraités sans couverture maladie…
Mais aussi parce que son élection est un symbole, dans un pays qui a connu l’esclavage, le Klu Klux Klan… puis une longue lutte pour les droits civiques et l’égalité…
De Rosa parks aux musiciens de Memphis et du Motown, en passant par les émeutiers de Los Angeles en 65… Marthin Luther King, Malcolm X … tous ces personnages sont ils venus à bout des préjugés ethniques, des discriminations, des inégalités fondées sur le sexe, la sexualité, la couleur de la peau ? Bien sûr que non, les Etats unis restent le pays dans lequel les afro américains sont sur représentés dans les prisons, pour ne citer que cet exemple.
Malgré tout, si inégalitaire que soit cette société, elle a élu Barack Obama, n’en déplaise aux observateurs qui prédisaient une chute de son score d’au moins 5% par rapport aux sondages préélectoraux, à cause de préjugés racistes inavoués des sondés.
So... JUST DO IT
Et les Français ? Seraient-ils prêts à élire un candidat à la présidentiel métissé ? Ils n’ont pas su élire une femme, alors … !
Si nous nous en tenons aux faits, force est de constater que les élus de la Républiques ont plutôt les cheveux blancs. Ils répondent globalement au portrait robot d’un quinquagénaire à la peau claire, plus ou moins bien conservé. Peu de femmes, peu de jeunes, peu d’élus des générations métissées issues de l’immigration… De même pour le paysage audiovisuel ou celui du grand patronat, qu’on ne peut pas taxer d’une grande représentativité de la diversité de la société française.
Même si les statistiques ne permettent pas de le démontrer (contrairement aux inégalités homme-femme), les discriminations et le plafond de verre sont bien réels.
Faut-il pour autant adopter les solutions américaines, celles de la discrimination positive et des quotas, profondément liée à l’histoire de la nation américaine. Je ne crois pas. Le modèle républicain français, basé sur la citoyenneté et sur l’indivisibilité de la nation, sont trop précieux à mon sens.
Il n’en reste pas moins que les politiques de lutte contre les discriminations et les moyens alloués à l’éducation nationale – seul outil véritable de l’égalité des chances, quelque soit son milieu social, son origine, sa filiation – pourraient être renforcés. Car pour progresser sur ces enjeux, encore faudrait-il cesser de promouvoir des initiatives anecdotiques, certes exemplaires, mais qui ne font pas office d’exemple, tant il est vrai que la société française évolue lentement sur ces questions.
Espérons que le symbole de la victoire d’Obama accélère ce mouvement !
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